Si vous allez rendre visite à vos parents et grands-parents, vous avez une idée des échanges que ça peut donner : "J'ai l'impression que tu as perdu du poids, tu te nourris bien ma fille ?" ; "tu sais, madame Truc du deuxième étage, et bien son mari est mort d'un cancer" ; "ce soir, je t'ai préparé ton plat préféré", "ohlala, tu sais avec mes rhumatismes..." Etc... etc...
Alors certes, on sent une certaine tendresse de la jeune cinéaste (qui était aussi l'actrice de ballon rouge de Hou Hsia-Hsien) envers ses parents mais c'est à peu près tout. La réalisation est claustrophobique à souhait en ne sortant jamais (ou presque) des 3 pièces de l'appartement familiale, sans la moindre idée de réalisation et ça ne cherche aucune ouverture ou élargissement sur un sujet/thème plus large.
C'est pas que j'ai quelques chose comme Song Fang et sa famille, c'est juste que ça me passionne autant que si un inconnu d'un certain âge venait me parler de ses problèmes de famille durant 90 minutes. Et bien, au bout de 5 minutes, j'essaierais de trouver un moyen de m'éclipser la conversation. C'est un peu le ressenti que j'ai eu devant le film : être le témoin prisonnier d'une conversation qui m'est on ne peut plus extérieur.
Après, faut croire que tout le monde n'a pas réagi comme moi puisque le film (produit par Jia Zhang-ke) a gagné le prix du premier film au Festival de Locarno mais dans l'ensemble, à part les fans de Chantal Akerman, mes connaissances de la cinémathèque étaient tout autant perplexe que moi sur l'intérêt de ce documentaire que j'ai trouvé bien trop autocentré (bien que je ne doute pas de la sincérité de sa démarche).