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Décidément, pas de chance du côté du cinéma japonais puisque juste après la sévère déconvenue occasionnée par le visionnage du pourtant réputé "Dogura Magura", c'est un autre exercice de style peut-être encore plus excentrique qui m'a puissamment rebuté : "Memories of Matsuko". 20 années séparent et pourtant on retrouve la même dimension frénétique dans la façon de raconter une histoire, à grand renfort de sentiments exacerbés qui jaillissent dans tout le cadre et de montage régulièrement épileptique. Ce qui est le plus préjudiciable du côté de chez Tetsuya Nakashima (mais qui semble malgré tout être majoritairement apprécié), c'est le recours permanent aux effets pour colorer la photographie avec toutes les teintes les plus criardes qui soient, les curseurs de saturation toujours poussés au maximum. Certes, cela relève d'une esthétique pop très marquée et assez originale, mais à titre personnel cela relève de l'épreuve.


Il n'y a rien qui tienne en place, ni la mise en scène, ni la musique, ni les effets spéciaux... Ça part constamment dans tous les sens. Les personnages sont constamment soumis à des variations d'émotions grandiloquentes, on passe du rire aux larmes et inversement, violences conjugales se mélangent aux déclarations d'amour, et le charme de Miki Nakatani dans le rôle principal de Matsuko Kawajiri ne suffit pas à effacer l'ardoise. La distribution française avance ce film comme le Amélie Poulain japonais, donc en un sens, cette précaution pourrait suffire à indiquer ou contre-indiquer le visionnage. Un récit complètement hystérique s'empare de la découverte de la protagoniste, un portrait esquissé en flashbacks, à partir de sa mort illustrée au temps présent au tout début du film, au travers des recherches de son neveu. On est typiquement dans ce mode de narration japonais, capable de manier les thématiques les plus sordides tout en arborant un régime comique surexcité — et régulièrement loufoque, à l'image de la galerie dense de personnages secondaires, voisin punk, actrice porno, mafieux repentant. Et comme cela n'était pas suffisant, Nakashima saupoudre son film de séquences de comédie musicale... Largement de quoi m'achever.

Morrinson
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le 16 janv. 2025

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Morrinson

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