bas-fond
Moins ancré dans le drame social inscrit dans une veine réaliste à l’image de Brothers from Walled City (1982) mais n’en gardant pas moins une certaine vision des conditions de vie dans les...
Par
le 19 juil. 2014
6 j'aime
Moins ancré dans le drame social inscrit dans une veine réaliste à l’image de Brothers from Walled City (1982) mais n’en gardant pas moins une certaine vision des conditions de vie dans les bas-fonds, Men from the Gutter joue un peu plus la carte de la série B. Lam Nai-Choi reprend des thèmes qu’il avait déjà dépeint dans son film précédent : la fratrie, des policiers over-the-top mais auxquels il adjoint cette fois-ci un pendant positif, ainsi qu’une histoire de vengeance où la drogue est encore au cœur des conflits. Il met donc ici en parallèle deux récits : une équipe de braqueurs dont un membre à tuer un policier et un malfrat voulant se venger de trafiquants d’héroïnes. En son centre, le personnage de Michael Miu qui fait le lien. Il est Qiu, ce flic devant faire avec les exactions de son collègue qui personnifie « l’autorité coup de poing » au contact de la misère humaine et sociale. Il est impassible mais sait garder en lui une part humaine que sa conscience professionnelle surpasse. L’acteur campe avec force et détermination son rôle. Il s’inscrit dans la grande lignée de ces personnages de flics à la trempe sans pareil, jouant plus d’une fois de son fusil à pompe.
Jouant alors habilement avec la tension de Men from the Gutter, les deux parties en action ont un point en commun : une situation désespérée qui semble sans lendemain. D’ailleurs, jamais ces braqueurs et ce tueur ne croiseront leur route, si ce n’est une unique fois. Chaque partie a pour objectif, une fois leur mission respective réussie de quitter Hong Kong. Lorsque les personnages de Parkman Wong et Jason Pai se croisent, il y a comme une ambiance singulière qui s’en dégage. Furtivement presque anodinement, l’un et l’autre parviennent à lire en eux. Ils sont le reflet d’un miroir qu’il se renvoie. Et à travers ce thriller policier, Lam Nai-Choi n’offre donc que peu d’échappatoire à ses personnages qui vivotent avant de se lancer dans leur but respectif. Leurs existences sont sombres et violentes. Si l’histoire multiple qui se joue parvient à canaliser l’attention du spectateur, on notera également l’intelligence dans la mise en scène. Le fond et la forme se conjugue pour offrir un spectacle rythmé et brutal. L’ensemble est emballé avec un gros travail sur la photo et un montage rendant les évènements à fleur de peau.
Men from the Gutter est un thriller policier dynamique et immersif. A nouveau, Lam Nai-Choi pouvait y développer son sens aigu de la mise en scène vive et subtile, se frayant par moment un chemin vers les fulgurances bis qui le caractérisera tant, notamment trois ans plus tard avec The Seventh Curse (1986).
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/05/02/men-from-the-gutter-1983-lam-nai-choi-avis-review/)
Créée
le 19 juil. 2014
Critique lue 438 fois
6 j'aime
D'autres avis sur Men from the Gutter
Moins ancré dans le drame social inscrit dans une veine réaliste à l’image de Brothers from Walled City (1982) mais n’en gardant pas moins une certaine vision des conditions de vie dans les...
Par
le 19 juil. 2014
6 j'aime
Rôôôh mais quel film fou ! C'est un peu comme ces séries B ricaines où ça tire dans tous les sens et où le moindre impact crée des explosions énormes : moi ça me fait jubiler ce genre de film. Ici,...
Par
le 30 juin 2016
1 j'aime
Quatre petits truands s'apprêtent à commettre une attaque de fourgon transporteur de fond tandis qu'un gangster cherche à se venger du mafieux qui l'a trahi. Leurs histoires vont se télescoper sous...
Par
le 23 sept. 2017
Du même critique
Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...
Par
le 31 janv. 2013
32 j'aime
2
The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...
Par
le 11 févr. 2013
31 j'aime
2
Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...
Par
le 28 mai 2013
31 j'aime