Après un magnifique premier volet et une décevante suite, les hommes en noir sont finalement de retour après dix longues années d’attentes. Barry Sonnenfeld semble vouloir revenir sur ses pas, et même plus loin encore en incorporant la thématique du voyage spatio-temporel au coeur de son intrigue. Est-ce que Hommes en noir 3 réussira à redorer le blason de la série grâce à ses nouvelles bases?
Dans le but de se venger de l’agent Kay (Tommy Lee Jones), Borris l’animal (Jemaine Clement) s’évade de sa prison lunaire et retourne dans le passé dans le but de tuer celui qui l’a enfermé une quarantaine d’années plus tôt. Le présent ainsi changé, l’absence de Kay se fait sentir par une imminente invasion extraterrestre et seul Jay (Will Smith) est conscient de cette situation. Ce dernier devra également voyager dans le temps jusqu’en 1969 afin d’arrêter Borris avant qu’il ne tue le jeune Kay (Josh Brolin).
La rumeur court que le tournage du film a débuté sans scénario. Le scénariste David Koepp aurait été ensuite attaché au projet, puis finalement transféré au peu connu Etan Cohen. À la fin de cette partie de chaise musicale, on se demande qui a fait quoi et si la qualité du film en a souffert. Mise à part une copie évidente du concept de “Retour vers le futur”, je tiens à rassurer les spectateurs que le scénario des Hommes en noir 3 est solidement ficelé et ne comporte qu’une ou deux petites longueurs au début du film. Mis à part ce détail, on sent que le film prend le temps qu’il faut pour bien présenter et approfondir ses personnages. L’histoire ne dérive pas une seule fois de sa route et se concentre davantage sur la relation entre Kay et Jay, chose qu’elle n’avait jamais réellement faite auparavant.
Qui dit nouvelles bases, dit nouveaux personnages. L’agent O (Emma Thompson) remplace Zed à la tête du MIB. Elle fait déjà une forte impression dès sa première apparition et donne quasiment le ton au film. Le jeune Kay campé par Josh Brolin est parfait pour succéder un Tommy Lee Jones vieillissant et qui ne semble plus avoir l’étoffe de jouer dans ce genre de film. Pour diverses raisons, le jeune Kay est un personnage beaucoup plus intéressant à suivre que l’ancien Kay. Brolin et Smith ont également une meilleure chimie à l’écran que l’ancien duo réuni. En guise d’antagoniste, Borris l’animal est un super méchant extraterrestre tout aussi intéressant physiquement que son but qui l’anime. Finalement, Griffin (Michael Stuhlbarg) qui a le don (et la malédiction) de voir toutes les possibilités infinies du futur, est un personnage autant irritant que sympathique qui va aider nos protagonistes à accomplir leur quête.
Le film de Barry Sonnenfeld renoue avec l’humour subtil et intelligent comme était apprêté le premier film. Fini les blagues stupides à propos d’extraterrestres qui jouent au twister ou de “Qui c’est qui fait les meilleures jokes après une neuralisation?”. Dans lesHommes en noir 3 , ce sont les situations dans lesquelles baignent les personnages qui sont drôles. C’est un humour qui ne tombe jamais dans l’excès et qui possède aussi un côté sérieux. À la fin du film, on a également droit à une scène forte en émotion qui m’a pratiquement fait tirer une larme. Rares sont les comédies de science-fiction qui arrivent à faire ça sans tomber dans la parodie.
Hommes en noir 3 comporte aussi quelques bonnes scènes d’actions qui pouvaient manquer dans les deux premiers longs-métrages. La poursuite avec les véhicules à une roue et les bagarres en haut de la plateforme de lancement de la fusée font partie des moments forts du film. La scène du saut dans le temps est beaucoup plus longue et beaucoup plus drôle que ne laissait prévoir la première bande-annonce. Comme accompagnement, la 3D rajoute à cela un effet de perspective qui n’est pas du tout déplaisant pour les yeux.
Il est plus qu’agréable de connaître les débuts du MIB. Pour quelqu’un comme moi qui voulait voir approfondir cette fameuse mythologie sur l’agence gouvernementale, vous serez agréablement servi. Les décors rétro, les costumes des années 60 et les gadgets à leurs premiers balbutiements valent largement le coup d’oeil et offrent plusieurs moments de fous rires juste par la simplicité et la véracité de ce qu’on voit. Lors des actions dans le présent, on voit certains endroits du MIB que nous n’avons jamais vu ainsi que les appartements de Kay et de Jay. Ces simples ajouts renforcent grandement l’univers crée il y a quinze ans.
J’ai tellement passé un moment agréable et divertissant que j’avais le goût de revoir le film à la fin de celui-ci. Avec Hommes en noir 3, Barry Sonnenfeld revient sur le chemin de la qualité. En plus, dépendant du succès du film au Box-Office, le réalisateur s’ouvre des portes pour le futur de la série. En fait, je ne dirais pas non pour une nouvelle suite. Et encore moins pour une préquelle mettant en vedette les aventures du jeune agent Kay.