A l'annonce d'un troisième "Men In Black", on se dit que la nostalgie toute pécuniaire qui s'empare actuellement d'Hollywood a encore frappée. Et ce n'est pas un tournage chaotique aux nombreuses interruptions qui va nous rassurer, encore moins le souvenir d'un second volet bien paresseux.
Absent depuis trop longtemps des plateaux de cinéma, Barry Sonnenfeld peine effectivement à imposer un rythme à son film, déployant une mise en scène purement télévisuelle, pas aidé par un script manifestement inachevé, ce qui est quand même peu pratique lorsque l'on tourne ce genre de films à effets spéciaux. Certaines situations paraissent imaginées sur un coin de table quand la plupart des seconds rôles ne servent strictement à rien, si ce n'est à remplir les blancs.
Mais malgré ces défauts évidents (dont on pourrait ajouter des incrustations numériques foireuses), "Men In Black 3" parvient à marquer des points, apprenant des erreurs du passé en évitant soigneusement l'interminable défilé de monstres du précédent, reléguant à l'arrière plan les créatures stars qui parasitaient la narration afin de mieux se concentrer sur ses personnages.
Et c'est justement dans cet aspect que le film de Sonnenfeld fait preuve d'une honnêteté bienvenue, la relation entre les personnages principaux s'avérant étonnamment touchante et presque mélancolique, renforcée par l'alchimie évidente du duo Smith / Brolin. Ajoutons à tout cela quelques belles trouvailles visuelles (le premier saut dans le temps, où l'on traverse quelques moments forts de l'Amérique), la présence délirante de Jemaine Clement et un aspect retro sympathique et "Men In Black 3" d'être un film bancal mais LA véritable suite au succès de 1997.