... à la fin, même si tout le téléfilm était risible. Dans l'une des toutes dernières scènes, on voit la gendarmette Claire Keim rendre à son ex, un rocker, blouson cuir, joué par Johnny, pas Halliday, mais Johnny Bobigny euh... Montreuil, rendre à son gros dur ex les 33 tours qui ont tanné le cuir de son blouson et comme on voit le dos de deux pochettes, j'ai fait arrêt sur image et me suis bien fendu la g... Le loubard s'extasie à retrouver ses vieilles amours musicales, mais moi je suis un oeil de lynx au tempérament vérificateur, alors les deux 33t qu'on peut identifier sont "Les plus célèbres airs d'opérettes par Mathé Altéry", une blondasse qui couinait dans le genre Francis Lopez dans les années 1950/1960, et l'autre, "La symphonie fantastique d'Hector Berlioz" dans la version de l'Orchestre des Concerts Lamoureux, sous la direction d'Igor Markevitch. Johnny, tout émotionné, demande à la gendarmette : "T'es sûr qu'tu les écouteras pus" (c'est un rocker, il allitère grave). Elle répond : "Si j'ai envie de les écouter, je les écouterai en streaming". C'est vraiment le climax de cette oeuvre dans laquelle tous les moyens d'un Service public innovant, qui ne pouvait tout de même pas dépenser pour un vieux Led Zep et un Deep purple de derrière les fagots, montre toute sa capacité créatrice. Et c'est vraiment le meilleur passage de l'oeuvre, juste avant que la gendarmette ne retrouve son flic qu'elle a d'abord détesté, puis aimé, redétester ensuite pour enfin l'aimer de plus belle. Toute l'inventivité des téléfilms et séries France TV se déploie, je dirais même, avec Deleuze et Guattari, se déplie : au début les deux flics ne s'aiment pas (pour pimenter on peut en faire frère et soeur, père et fille, ex et ex - je vous laisse imaginer toutes les combinaisons possibles), puis se rapprochent, de nouvelles tensions se produisent, mais à la fin, comme le p'tit poisson et le p'tit oiseau, ils s'aiment d'amour tendre. J'en ai pleurniché...