Premier film de Salvadori. Un court métrage coup de poing, portant en germe en lui les relations entre les personnages et peut-être une des phrases clés du film Cible émouvante : "mais ce n'est quand même pas moi qui suis anormal?"
En effet qui des deux personnages ici présentés est le plus à plaindre?
Salvadori est encore marqué (il le sera toujours d'ailleurs, c'est crétin ce que j'écris, m'enfin, comme d'hab) par sa dépression. Et le fossé apparent entre les personnages est aussi une thématique que reprend Cible émouvante, sauf bien entendu qu'elle y sera transposée de manière plus optimiste.
L'anormalité, le sentiment d'être à côté de la société, de ses pompes, de sa vie est récurrent dans le cinéma de Salvadori, avec à chaque fois un réel, profond et sincère amour de l'humain. Une pépite dans chaque personnage. Une affection qui rend beau. Une respiration qui rappelle Monicelli, Powell&Pressburger, Tavernier etc.
Ici Salvadori nous pond une oeuvre violente, sombre, désespérée mais décrit ce lamentable manque de communication, cette déplorable défaillance du sens des priorités chez certains, aveuglés par leur propre souffrance. L'absurdité de la vie en somme.