Alors roi du box-office américain grâce à ses comédies grimaçantes, Jim Carrey avait tenté en 1996 de s'éloigner quelque peu de son registre habituel (tout en restant quand même un peu dedans), en rejoignant le très grinçant The Cable Guy réalisé par son pote Ben Stiller. Une composition incroyable et constamment sur le fil, à la fois drôle, touchante et sérieusement flippante, qui failli malheureusement lui pourrir sa carrière, le public et la presse américaine refusant de le suivre sur ce terrain-là.


Retour à la case départ pour le héros de The Mask qui retrouve pour l'occasion Tom Shadyac, celui-là même qui l'avait propulsé sur orbite (aux USA du moins) grâce à son très très con Ace Ventura. La star joue donc la carte de la grimace à tout va, en fait des tonnes jusqu'à la nausée, s'excite en vain afin de rendre cette gentille fable un minimum divertissante.


Si certaines séquences fonctionnent grâce au pitch de base et au timing comique de Jim Carrey, et s'il est toujours agréable d'entendre de grosses allusions sexuelles dans une production familiale, Liar Liar devient vite fatiguant, ne proposant pas grand chose d'autres que de bons sentiments dégoulinants et la sempiternelle morale sur la famille, non recomposée si possible.


Une malheureuse régression pour Jim Carrey qui mouille le maillot en vain, ne pouvant à lui seul transformer en or (ou au moins en argent) une fable inoffensive et prévisible. La félicité viendra cependant juste après, l'acteur gagnant enfin la reconnaissance de ses pairs et des critiques par le biais des superbes The Truman Show et Man on the Moon, exploitants un talent dramatique qui était pourtant présent depuis bien longtemps.

Gand-Alf
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le 16 févr. 2016

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