Menteur au Carrey
Les + : - Jim Carrey représente encore une fois tout l'interêt du film. Il utilise des muscles dans son visage qui n'existent pas. Je ne me lasserai jamais de son talent... - Une bande originale...
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le 30 juil. 2013
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Dans Menteur menteur, Jim Carrey est un avocat sans scrupules gagnant sa vie grâce à sa mauvaise foi. Celle-ci affecte l’ensemble de son entourage, aussi son fils fait le vœu que son père ne puisse dire que la vérité pendant 24 heures. Le vœu se réalise, Fletcher Reede ne peut plus mentir et pire, il exprime tout ce qu’il pense sans filtre, même lorsque ce n’est pas nécessaire : c’est comparable au concept de The Invention of Lying et à l’exagération dont il était le prétexte.
Situé juste entre Disjoncté et The Truman Show dans la carrière de Jim Carrey, Menteur menteur est après Dumber & Dumber la comédie où ses simagrées sont les plus jouissives. Ce n’était pourtant pas acquis puisque le film est réalisé par Tom Shadyac, avec lequel Carrey a exécuté Ace Ventura détective et Bruce tout-puissant. De surcroît, Menteur menteur est un gros spectacle familial d’Universal Pictures, avec un minimum de prise de risques et d’ambitions artistiques.
Le spectateur sera même gratifié d’un grossier bêtisier, tandis que Jim Carrey enfile les gags conventionnels et les lieux communs, parfois très crétins ; mais avec son costume de génie ! Ce paradoxe est susceptible de le rendre détestable, jusqu’à créer un étrange malaise ou à anesthésier ses performances. C’est aussi ce qui lui permet de nous faire rire de choses qui sans lui seraient poussives et rien d’autres ; un talent que Jean Dujardin a également démontré dans OSS 117 mais aussi ailleurs (Les Infidèles par exemple).
Dans cet océan de mièvrerie travesti en grosse poilade, Jim Carrey est un élément étranger, parodique et autonome. Il ne fait pas le gag convenu, il arrive avec son énergie et déambule sans se laisser apprivoiser ; s’il doit se sacrifier, il le fait en traître, même s’il doit s’acquitter du lot de jugements sur son comportement lâchés au cours de ces 24 heures de vérité (il est censé dire sa vérité, or il clame celle d’un surmoi extérieur !). Ainsi la comédie consensuelle glisse sans l’atteindre, comme l’univers de l’entreprise (Braqueurs amateurs aura le tort de vouloir confronter ce dernier avec sérieux).
Cela n’empêche pas les éléments plus conformes de prendre la place ; en premier lieu, ce gamin envahissant et incompréhensif, qui veut son papa, tout le temps auprès de lui, sans concevoir qu’il ait d’autres projets et des histoires d’adultes à régler. Et en plus c’est un menteur : voilà une raison morale de blâmer son papa ! Evidemment le film prend son parti, parce que s’il est pris en otage par un Carrey à son meilleur, il n’en demeure pas moins un semi-blockbuster niais, incapable de ne pas réduire son grand atout à des finalités moralistes de mégère stupide mais bienveillante.
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le 24 avr. 2018
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