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Mercenary
3.2
Mercenary

Film de Don E. FauntLeRoy (2006)

Mercenary, Mercenary for Justice en VO, c’est le 2ème des trois films de Steven Seagal sous la houlette du réalisateur / directeur photo Don E. FauntLeRoy, après Double Riposte (2005) et avant Urban Justice (2007). C’est assez fou d’avoir voulu rempiler avec Steven Seagal, surtout après le tournage assez houleux et extrêmement compliqué de leur première collaboration. Ce qui est également assez fou, c’est que malgré les nombreux ratages, pour ne pas dire naufrages, de la filmographie de cette première moitié des années 2000 de Saumon Anciennement Agile, c’est qu’on propose d’aussi nombreux projets à Seagal, le bougre alignant à cette période plusieurs films par an. Il faut croire qu’il possédait l’une des bases de fans les plus indulgents et les plus loyales qui soient, ce qui permettait sans doute à ses films d’être un minimum rentables. Quoi qu’il en soit, nous sommes ici dans une nouvelle production Millennium Films, et nous sommes à nouveau dans un bien beau ratage, pas aidé par de nouveau une production très chaotique, même s’il semble y avoir un tout petit peu d’amélioration par rapport à certains films précédents…


Les brouilles entre Steven Seagal et le producteur Avi Lerner, qui avaient commencé sur Double Riposte, ont continué ici. Lerner se plaignait que Seagal était tout le temps en retard sur le plateau et qu’il modifiait sans cesse les dialogues, voire les scènes, alors que Seagal de son côté affirmait que son cachet de 835000$US ne lui avait pas été versé et, qu’en plus, son contrat stipulait qu’il était autorisé à réécrire les lignes de dialogue. L’affaire a même été portée devant les tribunaux, a été médiatisée, Avi Lerner poursuivant Seagal pour 14M$US. Finalement, tout s’est réglé à l’amiable. Mais ce n’est pas tout parce que Steven Seagal a contrarié de nombreux membres de l’équipe, comme par exemple les acteurs Michael Lenneth Williams mais surtout Roger Guenveur Smith qui, après être resté calme tout le long du tournage, s’est lâché le dernier jour au point que Seagal est devenu fou et a dû être expulsé du plateau. On parlera également des producteurs du film qui n’aimaient pas Seagal (pourquoi l’avoir embauché alors ?) et qui ont fait le moins d’efforts possibles pour produire un film de qualité. Lorsque le réalisateur est arrivé sur le projet, le scénario n’était qu’un amalgame d’ébauches combinées qui n’avaient pas réellement de sens, et ils ont même procédé à la suppression d’une scène importante à mi-film, rendant l’ensemble encore plus incompréhensible. Mais il y a pire que tout ça. En effet, lorsque l’équipe technique est arrivée en Afrique du Sud pour le tournage, un grand nombre de techniciens locaux et même de l’équipe technique n’avaient toujours pas été payés et ils étaient tous si affamés que ça a dégénéré : le centre de restauration du plateau a été littéralement pillé, des camions ont été vandalisés, ainsi que l’avion privé du producteur Avi Lerner, et la caravane de Seagal a été détruite à l’explosif par une foule en délire. Des figurants ont même fini par s’en prendre à Steven Seagal qui avait toujours de la nourriture de côté au point que ce dernier a dû être évacué pour des raisons de sécurité. Oui, une fois de plus, la production du film est plus intéressante que le film en lui-même…


Même si la production value de Mercenary soit un peu plus prestigieuse que les films précédents, malgré un budget pas pharaonique de 8M$US, on reste quand même dans un bien beau ratage. Mais un ratage moins pire que certains films précédents. Bien qu’il y ait plus de gunfights que d’aïkido, Seagal joue dans presque toutes ses propres séquences d’action (même si, apparemment, il lui faut une doublure pour escalader un mur de 3m). Même les quelques combats mano à mano, très classiques au demeurant (torsions de bras, de poignets, …), c’est bel et bien Seagal et pas désormais sa célèbre doublure plus maigrichonne qui est aux manettes. Et rien que cela, c’est un pas en avant par rapport à Black Dawn (2005) et Double Riposte (2005), les deux précédents films. Malgré tout, Seagal semble de plus en plus fatigué. Il a perdu une bonne partie de sa vitesse et il se traine dans presque tous ses mouvements. Mercenary comporte pas mal d’action, essentiellement des gunfights avec beaucoup d’explosions, mais l’ensemble est terriblement mal filmé et l’action est mal montée, rendant le résultat parfois assez ennuyeux et vraiment peu inspiré. Au moins, il n’y a pas ici de scène d’action empruntées à d’autres films… Les acteurs sont médiocres, à commencer par un Roger Guenveur Smith épouvantable dans le rôle du grand méchant. Le seul qui s’en sort honorablement est Luke Goss, mais il est complètement sous-exploité. Le jeu d’acteur de Steven Seagal ne va pas en s’arrangeant et, comme ça sera presque toujours le cas par la suite, il commence à avoir de moins en moins de temps de présence à l’écran. Mais le pire de tout, c’est clairement l’histoire confuse et le scénario épouvantable car, au final, rien n’a de sens ici, possiblement à cause des gros problèmes de production. C’est mal construit, mal ficelé, et par la magie du montage, rempli de faux raccords et d’incohérences. Au moins, on constate que Steven Seagal a appris l’art de la téléportation, passant de l’arrière d’une voiture lors d’un plan, à l’intérieur d’une camionnette dans le suivant, sans qu’on compresse ce qu’il s’est réellement passé. Oui, tout ça n’a aucun putain de sens, et je ne vous parle même pas de l’égo surdimensionné de Steven Seagal qui est ici présenté comme « le soldat le plus décoré de la première guerre du Golfe ». Rien que ça.


Mon marathon Steven Seagal commence à réellement être compliqué, avec des films à la qualité plus que douteuse qui s’enchainent sans que jamais réellement ne brille une microscopique lueur d’espoir d’avoir au moins droit à un film juste divertissant.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-mercenary-de-don-e-fauntleroy-2006/

cherycok
3
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le 5 déc. 2024

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