Bonne surprise!
Voulant quitter doucement l esprit de Noël, j'ai cherché un petit moment un film qui change un peu de ce que l'on peut voir habituellement et je n'ai pas été déçue! J'étais sceptique au départ mais...
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le 28 janv. 2019
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En période de Noël, il y a deux types de films qui sortent en masse autour de la thématique. Des mièvreries remplies de bons sentiments enrobées de niaiserie, et des films d’horreur. Vous commencez à nous connaitre, on va s’intéresser à la deuxième catégorie de films. Ils font souvent appel à la même idée de base, à savoir un Père Noël qui sera en fait un dangereux psychopathe ou, depuis quelques années, le méchant Krampus qui arrive pour punir les enfants pas sages tout en profitant de l’occasion pour découper en petits cubes leurs parents. Et dans cette masse de films de Noël qui sortent chaque année, peu arrivent à réellement tirer leur épingle du jeu (un peu comme la tripotée de films d’Halloween). Alors de temps en temps, je m’en choisis un dans le tas, un peu au hasard, et parfois c’est la bonne pioche, comme ce fût le cas avec Krampus (2015). Aujourd’hui, j’ai voulu réitérer l’expérience du « Plouf plouf, ça sera toi que je regarderai ». Et voilà comment je me retrouve devant Mercy Christmas, petite bobine sans le sou de 2017, sans grande conviction, en me disant que si souffrance il y a, elle sera courte étant donnée la courte durée du film (1h23 générique compris). Mais non, ce coup-ci encore, la pêche aura été bonne, très bonne même !
Après quelques courts et une carrière plutôt fournie en tant que machiniste dans bon nombre de grosses productions (Spiderman 3, Avengers, Terminator 4), Ryan Nelson se lance dans son premier long métrage avec Mercy Christmas, un tout petit budget qui (on commence à en avoir l’habitude) a dû passer par la case financement participatif sur Kickstarter pour arriver à se financer. Il s’agit d’une comédie horrifique dans laquelle des gens sont enlevés par une famille à première vue modèle, ce genre de famille parfaite, trop parfaite même. Pas si parfaite que ça puisque, selon une de leur tradition familiale de Noël, il est de bon ton de se nourrir pour l’occasion de viande humaine, si possible bien dorée, bien préparée. Mais ça, les kidnappés ne le savent pas encore. Et lorsqu’ils vont se rendre compte qu’ils vont faire office de dinde de Noël, ils vont essayer de s’échapper par tous les moyens.
Encore une histoire de famille cannibale penseront certains. Oui, il est vrai, mais pas que. Mercy Christmas mélange donc le film de cannibale et le film d’horreur psychologique, via deux histoires qui sont liées par un personnage, celui de Michael Briskett interprété par un excellent Steven Hubbell, un jeune homme bien portant, sans ami, plein de rêves simples et d’étoiles dans les yeux, et exploité par un patron détestable. Le genre de gros nounours qu’on a envie de serrer fort dans ses bras en lui chuchotant dans l’oreille « ça va aller ».
Deux genres horrifiques qui vont être mixés avec brio, mais surtout gentiment moqués car, oui, nous sommes avant tout dans une comédie. Une comédie, certes noire, pleine d’ironie, et parfois burlesque, mais avant tout une comédie devant laquelle on sourit, on s’amuse et on se marre. Une comédie réussie en somme.
Même si certaines scènes sont plutôt violentes, surtout psychologiquement parlant (car le film n’est jamais très gore), il y règne constamment un ton très léger. Notre famille de dégénérés a beau être cannibale, ça ne l’empêche pas de mener une vie tout ce qu’il y a de plus lambda, donnant pour le coup à de nombreuses scènes un côté décalé. Ils ont des discussions tout à fait normales, sur la bouffe, sur le basket, se disputent pour des histoires de filles, sur qui veut aller à la messe, tout en découpant de manière extrêmement naturelles une pauvre victime à grands coups de hachoir. Ils échangent des astuces de cuisine où apprennent à faire connaissance avec la future promise d’un des enfants tout en dégustant un succulent pied pointure 42.
C’est ce décalage constant entre ce qu’il se dit, via des dialogues très bien écrits, et ce qu’il se passe à l’image qui génère l’essentiel de l’humour du film. Même lorsque le film s’accélère, que les victimes décident de ne plus subir, et que le final hystérique se met en place, il y a un sens du burlesque très prononcé qui permet aux réactions stupides des personnages, inhérentes au cinéma horrifique, de passer comme une lettre à la poste, voire même parfois d’être justifiées.
Ajoutez à cela un excellent casting, avec un jeu pas toujours très fin mais qu’on sent investi, des rebondissements, une mise en scène fluide et sans temps mort bien que finalement sans éclat, ainsi que des grands coups de fer à repasser dans la tête d’une vieille mamie, et vous obtiendrez un excellent divertissement qui dérouille les zygomatiques.
Alors qu’elle avait tout d’une énième production horrifique de Noël aussitôt vue aussitôt oubliée, Mercy Christmas est au final une très bonne surprise qui se démarque de ses concurrents par un humour qui fonctionne à 200%.
Critique originale : ICI
Créée
le 14 févr. 2019
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