1963, les studios Disney s'attaquent à la légende arthurienne : Vont-ils parler des valeureux combats ? De la constitution de la table ronde ? De la quête du Graal ? Des maléfices ? .... Ha bah non, on va s'attarder sur le moment où Merlin éduque Arthur. Vous savez, avant qu'il ne retire l'épée du rocher... ce moment qui fait 5 paragraphes tout au plus dans les épopées de la quête du Graal (s'il est mentionné.)
Bon, la faute est plus imputable à Terence Hanbury White, qui avait écrit une saga du roi Arthur en plusieurs tome, dont le premier tome est adapté est ici. C'est d'ailleurs pourquoi le titre original est The Sword in the Stone et pas Merlin the Sorcerer (pour une fois le titre français est plus raccord avec ce qu'on voit dans le film.)
J'avais dit que Rox et Rouky était un film Disney qui ne prenait pas de risque, et c'est aussi ce qu'on peut imputer à Merlin l'Enchanteur. Il faut dire qu'à l'époque Disney cherchait à réduire les coûts et il leur fallait un film qui soit facilement marketable avant de sortir Le Livre de la Jungle. Après avoir engagé des équipes pendant 6 mois à bosser autour d'une adaptation du roman de Renart, Disney (sur la fin de sa vie) décide de plutôt prendre le projet du scénariste, Bill Peet dans lequel on voit Merlin faire l'éducation d'Arthur.
Enfin, faire l'éducation, c'est vite dit parce que j'ai du mal à comprendre à quoi il l'éduque : il le transforme en plusieurs animaux différents et à travers cela ils vivent des aventures. Y a limite Archimède le hibou de Merlin qui tente de lui apprendre à lire et à écrire, mais Arthur (ou plutôt moustique, voire "Wart" verrue en anglais) reste un gentil garçon du début à la fin. Limite, Merlin passe pour un connard à refuser qu'il devienne écuyer, alors qu'il s'agissait à l'époque, d'une chance inespéré pour un gamin orphelin né de parents inconnus.
Bref. Le film est une successions de petites scénettes de vingt minutes, facilement découpables et alternant transformation en animaux et comique slapstick (avec un loup qui s'en prend plein la gueule.) L'ayant vu ado, je n'avais retenu vraiment que deux scènes de ce film et à les voir, je m'aperçois que c'est normal, ce sont les plus marquantes :
La première, c'est Arthur et Merlin changés en écureuil, et une petite écureuillette qui devient amoureuse d'Arthur. Et c'est trop chouuuu. En plus d'être un crève coeur lorsqu'elle s'aperçoit que c'est un humain et se met à pleurer. (Elle a quand même mis sa vie en danger pour le sauver d'un loup.) Bon, je ne doute pas que ça doit être à l'origine de pas mal de fantasmes un peu furry, hélas.
La seconde, c'est tout le passage avec Madame Mim, la baston de sorcier dans laquelle chacun se change en animal pour affronter l'autre. C'est fun, inventif et les transformations (dans laquelle ils gardent la même forme de visage) sont vraiment bien vues. Pour le reste, c'est un peu plan-plan et pas inoubliable.
Après ça reste un film sympathique, avec des personnages amicaux, des petites scénettes rigolottes. Mais ça ne va pas très loin.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui. Je l'ai moi même vu enfant. C'est sympa à regarder.
Possibilité de remake : Disney qui ferait une suite à ça en montrant Arthur qui grandit et qui devient roi, ça aurait de la gueule.
Le détail qui m'agace : Merlin a le pouvoir de remonter dans le temps, mais la plupart de ses réflexions comiques portent sur la moitié du XXe siècle, évidemment. C'est un peu agaçant le personnage fonctionnait sans ça. (Le génie fera pire 30 ans plus tard dans Aladin, mais pour le coup, c'est plus dû à la personnalité de Robin Williams.)
Suis-je le seul ? Des fans ont imaginés une histoire où la petite écureillette devient une humaine (et possiblement Guenièvre.) Mais personellement, dans ma tête, Arthur aurait très bien pu en faire son animal de compagnie... même si j'avoue que ça aurait fait peut-être assez bizarre.