D’Isao Takahata, je n’avais vu jusqu’à présent que le déchirant Tombeau des Lucioles, aux antipodes de ce que propose Mes Voisins les Yamada, sur le fond comme sur la forme. Adaptation libre du manga du même nom, se présentant sous la forme de yonkomas (j’apprends ce terme comme vous, il s’agit de comics strips de 4 cases. Le format Calvin et Hobbes en somme). Et c’est là que débute les problèmes.
Car si l’introduction du film nous laisse présager d’une folie onirique, où toute l’imagination des animateurs pourrait être mise sur film dans une esthétique déjantée, on va vite se calmer pour tomber face à une succession de saynètes plus ou moins réussies. Le format d’une heure et demie semble mal adapté pour ce que l'œuvre a à raconter, tant la redondance s’y fait sentir. On a de beaux moments de grâce, la conclusion en faisant partie, mais on a aussi beaucoup de scènes qui rabâchent les mêmes gags, le plus souvent avec un humour qui, si je rechigne à le qualifier ainsi mais me résout à employer cet adjectif à défaut d’un terme plus explicite, est celui de boomers.
Pourtant, le message englobant qui prône la décontraction, à embrasser nos imperfections dans le cocon familial, à simplement prendre le temps, c’est un message qui me parle, un vecteur de ma philosophie de vie. Mais l’ennui point bien trop souvent, malgré une direction artistique originale (et collant au manga) et quelques saillies bien senties. Rien à redire non plus au niveau des personnages, dont la banalité est attachante et que les interprètes ont su rendre crédibles.
L’exercice du film à sketch m’a toujours semblé périlleux, et le format très court des histoires racontées dans le métrage de Takahata peine à m’accrocher. Sympathique, mais la légèreté de l’ensemble est lestée par un défaut structurel.
Bonus:
Les Secrets du tournage - 45 minutes
Plus enthousiasmant que le film à mes yeux, le documentaire issu d’un programme télévision s’incruste dans les studios Ghibli lors de la production des Yamada. Y sont interviewés le réalisateur, Miyazaki, et une partie du casting et des équipes d’animateurs. De la même façon que les suppléments des galettes Pixar permettent de découvrir la vie d’un studio d’animation, celui-ci nous met face à toutes les problématiques que créent un tel projet atypique.