Mesrine
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Mesrine

Film de André Génovès (1984)

Mesrine, avec en plus de l'humour en moins.

Contrairement aux deux films réalisés par Jean-Jacques Richet, le film ne raconte pas la vie entière de Mesrine, mais sa liberté acquise après son évasion d'un QHS jusqu'à sa mort. Donc, exit sa jeunesse, la guerre d'Algérie, ou son passage au Canada, ou ne serait-ce que par bribes. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le film est en gros la suite de l'autobiographie de Mesrine, nommée L'instinct de mort.

Autant vous le dire, j'ai été un petit peu surpris, car j'entendais tant dire que c'était nul, voire nanardesque, et en fin de compte, il n'en est rien. C'est juste un film moyen, plombé par un humour souvent malvenu, mais il y a quand même de bonnes choses de-ci de-là.
Ici, Jacques Mesrine est incarné par Nicolas Silberg. Il est plutôt bien, étant assez conforme de l'image que je me fais de Mesrine, mais il est assez perturbant, car il a la voix de Philippe Noiret et le physique de Burt Reynolds ! Ce mélange improbable détonne un peu au départ, mais on s'y fait, pris dans l'histoire et avec la brutalité qu'impose le personnage.
Après, je suis moins fan des autres acteurs (sa compagne, jouée par Caroline Aguilar, est redoutablement fausse), mais je suppose qu'ils ont été choisis pour leur ressemblance physique avec les vrais protagonistes de l'histoire.

Là où le film flirte avec les frissons de la honte, c'est qu'il tend par moments vers un humour involontaire qui peut paraître déplacé ; ainsi, un jeune inspecteur va sans arrêt se gonfler le torse auprès du commissaire Broussard pour se prouver que c'est un bon élément. Ou alors, une scène cruciale qui est le testament enregistré de Mesrine qui finit par une danse de ce dernier sur du Midnight Express !
Il y a aussi une sérieuse incohérence aussi avec la fameuse scène de l'exécution du journaliste de Minute, blessé à la bouche, au bras et à l'épaule. Laissé pour mort par Mesrine et ses complices, il sort de la grotte en rampant, puis en gambadant vers la route, tout nu, comme si de rien n'était. Et, comble de chance, sur une route déserte, la deuxième voiture qu'il croise est celle du procureur chargé de l'affaire Mesrine !

Peut-être est-ce parce que j'ai déjà vu les films de Richet, que j'aime beaucoup, car ils ont déjà de la gueule, mais il y a quelque chose qui m'intéresse dans ce film-là. Comme dans la réalité, Mesrine fut l'objet d'un affrontement entre la police, la gendarmerie ou le GIGN, afin qu'un des service s'octroie les lauriers de sa future capture. D'ailleurs, le film ne finit pas exactement sur la mort de Mesrine, tué porte de Clignancourt, mais sur l'exploitation médiatique qui commence à se faire et où les médias présents demandant à la police de mettre en scène le transport du cadavre du bandit vers son brancard, avec moulte poses ! Ce moment ne dure que quelques minutes, mais ça m'a intéressé, car c'est un point qui est très rarement évoqué dans la mort de Mesrine. Manque de pot, c'est à la fin...

Porté par une musique très 80's et des synthétiseurs à tout bout de champ, Mesrine n'est sans doute pas le nanar absolu qu'on lit ça et là. Ça reste juste un film très moyen, porté par un cruel manque d'ambitions et/ou de moyens, et une grosse carence d'acteurs de talent.
Boubakar
5
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le 23 mai 2013

Modifiée

le 23 mai 2013

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Boubakar

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