Encore plus que dans la première partie, on a ici l'impression d'un immense gâchis. Le sujet a un potentiel gigantesque, le casting est excellent, et le résultat est loupé essentiellement à cause de la réalisation.
Cette fois-ci, aux côtés d'un Cassel qui nous la joue "roi de la transformation", on trouve Ludivine Sagnier, Samuel Le Bihan et surtout deux des meilleurs acteurs du moment, Olivier Gourmet et Matthieu Amalric. Quelle déception de voir qu'Olivier Gourmet, acteur exceptionnel, qui tient le rôle du commissaire Broussard (personnage pourtant essentiel), n'apparaît que deux fois dans le film !
Le film se résume à une succession de scènes sans lien les unes avec les autres. Mesrine qui braque des banques, Mesrine arrêté, Mesrine qui menace un juge, Mesrine qui s'évade, Mesrine et les journalistes, Mesrine et la politique... On a l'impression d'une biographie thématique qui enfilerait les sujets à la suite sans le moindre soucis de cohérence.
Une fois de plus, Richet se prend pour Scorsese et nous afflige d'une mise en scène à l'américaine. La caméra est prise de tremblotte et on multiplie les fusillades en pleine rue. Ce n'est plus Paris, c'est Los Angeles. L'évidente fascination de Richet pour le cinéma américain ne justifie pas qu'il tente de l'imiter sans réfléchir.
Le film regorge de scènes inutiles. Mesrine tente de traverser une rivière et perd du fric avant de s'apercevoir qu'il y a une barque à quelques mètres... Quel est l'intérêt pour l'action ou pour la description du personnage ?
La fin est un autre exemple de l'échec de la réalisation. En connaisseur de DePalma, Richet a compris que le suspens vient de l'étirement du temps. Il tente donc un final plein de suspens : 20 minutes pour aboutir à l'assassinat de Mesrine ! Résultat : c'est trop long, c'est mal foutu, ça n'arrive qu'à ennuyer le spectateur.