Le but du Messaline de Vittorio Cottafavi n'est pas vraiment d'apporter des précisions historiques, si on excepte le fait qu'elle fut bien l'épouse de l'Empereur Claudius, rien ici n'est historiquement viable.
Ce point est avant tout une précision et non une critique, ce n'est pas le but du cinéaste de coller à la réalité, mais bien plus de mettre en scène les vices d'une femme, assoiffée de pouvoir, jusqu'où peut-elle aller, et si elle pourra être arrêtée. Ce péplum se démarque par son manque d'action, l'auteur insistant bien plus sur l'amour ainsi que les intrigues à la cour, thématique intemporelle, et on retrouve d'autres points classiques du genre, à l'image des décors, réellement superbes, ou de la vision de chrétiens persécutés.
Enfin, tout cela passe vite en second plan, c'est le personnage de Messaline qui intéresse d'abord le metteur en scène, et les formes de Belinda Lee sont parfaites (et jolies) pour ce rôle. Les séquences qu'elle partage avec Spiros Focas (le tribun Lucius Maximus, l'autre élément phare du film) sont les principales réussites du film. On regrettera, par contre, un certain manque d'ambition dans l'histoire racontée (ça aurait pu aller plus loin ou être plus développée !) ainsi que les rares batailles et, de manière générale, un film qui n'est pas assez marquant, notamment par les sensations véhiculées. Tout va trop vite, et la chrétienne tombant dans les bras de Lucius Maximus en est un bel exemple, on ne croit pas à son amour si rapide.
Messaline n'est pas mis en scène pour l'aspect historique, mais bien pour les complots menés par son personnage principal ainsi que sa liaison avec un tribun, et si Vittorio Cottafavi ne parvient pas vraiment à faire un film marquant, il signe tout de même une œuvre intéressante à plus d'un titre.