Metalbeast par Voracinéphile
Du nawak, on vous dit. Ne cherchez pas de cohérence, il n’y en a visiblement pas. On cherche juste à nous balancer un gros monstre en mettant l’accent sur les effets spéciaux. Et de ce côté-là, le film « délivre clairement la marchandise », en utilisant un nombre assez impressionnant d’effets spéciaux en latex, qui ne sont pas si dégueulasse que ça. En fait, le film aurait pu passer pour une série B vite envoyée comme Maniac Trasher, si les acteurs avaient fait preuve d’un minimum de bonne volonté. Ils surjouent leur personnage sans jamais parvenir à convaincre le spectateur (la palme au méchant, véritable enfoiré en costard cravate, qui rigole dès qu’on lui parle d’un air « I have the power »). Sur la créature, le loup garou est impressionnant (avec une crinière en porc épic qui a du récupérer de sa mère un soir où son père loup se sentait bien seul). Il est quand même assez nanar au cours d’une scène, où s’étant pris un projectile de bazooka en argent coincé dans sa jambe, il tente de se l’extraire, ce qui nous donne un bruitage de bouteille qu’on débouche du meilleur cru. Les incohérences et les maladresses sont aussi légions, tel ce « centre secret des opérations américaines », ces dialogues navrants « Dégagez de là. » « Va falloir me tuer, Miller. » Pan il le tue, cette héroïne qui court un cent mètre après s’être faite transpercé le pied avec une barre à mine, cette porte blindée qui est aussi épaisse qu’une feuille en alu… Inutile de toutes les spoilers, y’en a beaucoup. Mais la quantité d’incohérence rend le film sympathique, ses effets spéciaux faisant presque illusion. Metalbeast est un peu rare, mais il mérite un petit investissement du côté des amateurs de nanars qui trouveront à nouveau une bouse de qualité, dans la veine du cultissime Metamorphosis, the alien factor, que je porte vraiment dans mon cœur.