En 1953, comme aujourd'hui, des gens adoraient aller s'enfermer en mer dans de gros hôtels bruyants. Ils aimaient bien aussi, pour s'éviter de coûteuses démarches et la réprobation de leurs contemporains, tuer leur femme. Pour la faire taire ou mettre la main sur son magot, peu importe. C'est un ressort vraiment récurrents dans les films de cette époque... On tuait de l'épouse avec une désinvolture confondante. L'inverse était vrai aussi, parfois, et les maris disparaissaient bon train. Bref, le mariage était un risque mortel. Dans le cas qui nous occupe, la jeune mariée est mignonne et d'une naïveté crasse. Mais on s'épousait aussi sur des coups de tête, puisqu'on ne pouvait pas tester sa relation tranquillement avant de s'engager. On avait souvent le crime en tête, du coup. Les tourtereaux du film embarquent pour une croisière idyllique le lendemain de leur mariage éclair devant un juge de fortune. On ne s'encombrait guère de paperasserie non plus. Tout avait l'air d'une simplicité enfantine : en embarque, on reste sur le bateau même quand son mari a disparu, on boit des cocktails, on prend n'importe quelle pilule sur recommandation du docteur... bref, on avait vu moins de films et on n'était guère sur ses gardes. D'où une ambiance gentillette, un peu provinciale, dans laquelle les gens se contentaient de regarder avec effroi celui ou celle qui contrevenait aux règles, parce que ça n'était pas tellement à la mode, l'indépendance d'esprit... ça faisait taire les intrépides dans la secondes. Et en un sens, ça repose des vociférations permanentes de notre époque. Bref, un film très daté, pas désagréable, pas non plus terriblement bien interprété, mais ça ne mange pas de pain.