Wild Wild West

Une année après Boire et Déboires, Blake Edwards retrouve Bruce Willis et tente avec Meurtre à Hollywood de mêler thriller au cœur de l'Hollywood du passage du cinéma muet à celui parlant et western.

Il signe là une oeuvre assez surprenante, avec de nombreuses bonnes idées, des hommages assez fins sans être trop appuyés et un mélange des genres astucieux, mais peine pourtant à créer un grand film, la faute à un scénario trop décousu et l'absence d'une atmosphère vraiment forte. Pourtant, elle est loin d'être désagréable à suivre, grâce à son cadre d'abord, et la plongée dans l'Hollywood de la fin des années 1920, avec un aspect fascinant et mélancolique.

Les rebondissements ne manquent pas, notamment dans la dernière partie, sans que ça en devienne gênant, car restant dans la continuité de ce patchwork des genres. Là où Blake Edwards se montre aussi adroit, c'est dans la justesse de ces hommages et surtout l'exploitation des décors et de la bande-originale, nous immergeant ainsi dans cet Hollywood des années 1920, avec quelques scènes marquantes, notamment lorsqu'on se retrouve dans les studios ou lorsqu'il sublime la nuit.

Blake Edwards s'appuie fortement sur ses comédiens, et si Bruce Willis se montre à la hauteur de son rôle de vedette de western, c'est James Garner qui crève l'écran dans le rôle du légendaire Wyatt Earp, sans non plus oublier Malcolm McDowell. Ce sont eux qui font avancer l'histoire, tandis que le réalisateur tente plus ou moins de créer une alchimie entre tous ces genres (action, légèreté, aventure, thriller ...), offrant à la fois des séquences très réussies et mémorables, et des passages moins intéressants avec un rythme pouvant même patiner.

En signant Meurtre à Hollywood, Blake Edwards n'hésite pas à aller dans tous les sens, quitte à en faire trop, et propose une virée sympathique dans l'Hollywood des années 1920, oscillant entre plusieurs genres mais dont on retiendra principalement la mélancolie, les somptueux décors et un remarquable James Garner en Wyatt Earp.