En général, on dit qu'un auteur a sa patte, de sorte à ce qu'on peut reconnaitre un de ses films en quelques minutes ; c'est le cas de Lelouch, de Tony Scott, d'Akira Kurosawa, et on peut dire que le premier film de Brian De Pama préfigurera bon nombre de ses œuvres à venir.
Réalisé à la fin des années 1960, c'est un film complètement indépendant, réalisé avec les amis du réalisateur (dont William Finley, son acteur fétiche) et avec trois bouts de ficelle, mais dont les obsessions du réalisateur sont déjà là ; encore sous influence de la Nouvelle Vague et d'Hitchcock, on y décèle le thème du voyeurisme, de la caméra dite "en liberté" (à l'instar des films de Godard), de la violence à la fois visible et hors-champ, l'érotisme....
Tout y passe, et cela fait un mélange pas forcément digeste, car ça sent parfois le trop-rempli, mais il y a aussi des scènes à la "Rashomon" qui suscitent l'intérêt d'une histoire qui finit par être souvent confuse.
Les amateurs de De Palma se régaleront de voir les prémices de son style, qui s'établira pleinement lors de sa période dite "Hitchcockienne", mais en tant que tel, ça reste assez dispensable.