Rob. Spera.
Si ce réalisateur, spécialisé dans la télévision et le marché de la vidéo, possédait un petit surnom dans le milieu de l'horreur, ce dernier pourrait grossièrement être "Le rattrapeur de merde" tant il arrive une nouvelle fois, après avoir pris en charge le personnage de Leprechaun dans un cinquième volet supérieur à son odyssée spatiale, à booster une franchise qui filait un bien mauvais coton (tout en restant, on ne va pas se mentir, du téléfilm bis à la limite du moyen). Ainsi, Meurtre sanglant AKA Bloody Murder: Closing Camp se révèle être, à bien des égards, un neo-slasher de meilleure tenue que son prédécesseur, car, comme le disait un célèbre Enchanteur arthurien "tu es au plus bas, tu ne peux que monter!". Cet opus est donc là pour vérifier cet adage.
Se situant cinq ans après les mésaventures sanglantes du premier au même endroit, le métrage suit une fois encore un groupe de moniteurs, cette fois-ci en fin de saison, dont la sœur de l'une des victimes de Meurtre sanglant, tissant un maladroit lien entre les deux volets (un rêve/flashback est là pour rappeler les faits, mais n’utilise ni le même acteur, ni le même décors, ni le même look pour le tueur... Va faire le rapprochement avec ça!), dans un camp Placid Pines légèrement différent (pas de lac à proximité). Toujours hanté par la légende de Trevor Moorhouse, l'endroit subira à nouveau les assauts d'un tueur masqué conforme à ce que l'on peut attendre de ce genre de produit.
Les meurtres sanglants en question sont à l'avenant, l'arsenal utilisé ne brillant pas par son originalité (au point de reprendre le coup du tir à l'arc, déjà un hommage à Vendredi 13 dans Bloody Murder), mais un démembrement assez graphique et toute une séquence dans les sanitaires, proposant une audacieuse idée de montage et une mise à mort assez brutale, se démarquent du lot. L'apparence du tueur est assez cheap, salopette-cagoule et un très basique masque blanc, mais la façon de mettre en image le personnage (beaucoup de contre-plongées au ras du sol) rend parfois pas mal et compense un peu le manque de classe de son costume. De leur côté, les éléments perturbés sont un poil plus fouillés que leur prédécesseur, même de manière assez superficielle (une brève discussion sur le rôle des personnages noirs dans le ciné d'horreur, plus de 5 ans après Scream 2, la romance contrariée de l’héroïne...). Dommage cela dit que l'un des protagonistes les plus sympathique de l'intrigue trépasse en premier, ce dernier ne manquait pas d'esprit et pouvait donner quelque-chose de plus prenant.
Il y a du mieux.