HIGGINS HAVEN.
Suite au succès de Vendredi 13 : Le Tueur du vendredi, le producteur des deux premiers épisodes de la saga, le cinéaste Steve Miner (Soul Man, Major movie star) rempile dans la foulée et en 3D avec...
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le 13 sept. 2019
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J'avais bien aimé Le Tueur du Vendredi, sans aucun doute mon préféré des trois premiers films de la saga ; bourré de défauts certes (mais s'attend-on vraiment à se retrouver face à de la qualité quand on regarde un épisode de la saga Vendredi 13 ?), mais avec pas mal de bonnes idées néanmoins. Ça tombait bien, ce Meurtres en 3 dimensions est, lui aussi, réalisé par Steve Miner… malheureusement, j'ai bien l'impression qu'il ne savait plus trop quoi faire avec cette suite.
Quoi que… abordons d'emblée l'un des principaux problèmes du film, le fardeau ou plutôt le cadeau empoisonné de la production : la 3D !
Quel gâchis ! Franchement, quand on sait le pognon de dingue que ça a couté (des millions à la Paramount rien pour équiper les cinémas) et les nombreux problèmes que ça a posés sur le tournage (des heures pour préparer un seul plan, des acteurs à qui on a clairement dit que l'important, c'était de réussir le plan en 3D que de bien jouer), on ne peut qu'être déçu du résultat, en tout cas, du fait que ça a très mal vieilli.
Steve Miner ne savait pas quoi faire avec la 3D, et ça se sent, si bien que certains plans spécifiquement conçus pour celle-ci ont été pensés au tout dernier moment. Elle ne profite absolument pas à la mise en scène, et pratiquement pas au côté slasher. On a essentiellement droit à des plans nuls pour qu'un objet à la con, sans rapport avec les meurtres, ressorte : un bâton (pas réutilisé par Jason), une batte de baseball (pas réutilisée par Jason), un yoyo (pas réutilisé par Jason et au cas où vous auriez envie de vous moquer sachez que ç'a déjà utilisé comme arme par le passé dans le monde de la vérité véritable). On a l'impression d'être devant un produit promotionnel pour la technologie, devant des plans tournés pour être diffusés dans les files d'attentes à Disneyland, et non devant un slasher. Le comble étant la scène avec les popcorns, à croire qu'elle a été conçue spécialement pour que ces gros lards d'Américains en rachètent en plein milieu de la séance (de toute façon, vu ce qu'il y a à louper…). La 3D reste cependant exploitée pour quelques meurtres : d'une mauvaise manière lors de l'embrochement du second biker dans la grange, avec une fourche qui s'avance mollement face à la caméra ; d'une bien meilleure manière avec la scène du harpon qui arrive face caméra, simple mais efficace. Reste tout de même de la scène de l'écrasement de crâne, « marrante » à voir, notamment à cause du fait, qu'elle aussi, a mal vieillie (l'absence de Tom Savini se fait sentir).
Vous l'aurez compris, le long comporte pas mal de scènes ridicules ou qui n'ont pas vraiment de sens. Allez, voici une petite liste non exhaustive (parce qu'il y en a encore pas mal quand même) :
Là où j'ai plus de mal concernant le scénario, c'est dans le fait que ça commence par la fin du second… ok très bien… mais pourquoi à ce compte-là les deux survivants du précédent opus disparaissent avec la suite ? Ok vous comptiez réengager Amy Steel (la meilleure des trois premières final girl) pour la suite et la faire survivre plus longtemps que sa prédécesseure, ok elle a refusé de jouer dans cette suite… mais à ce compte-là ç'aurait été un minimum judicieux de dégager la scène d'introduction non ? Non parce que là ç'a n'a plus rien à faire ici du coup. C'est con parce que le scénario original prévoyait de faire confronter Ginny, alors victime de TSPT et confiné dans un hôpital psychiatrique, au retour du tueur : ça ressemble beaucoup à Halloween 2 effectivement, mais ça m'aurait davantage accroché que le scénario dont on a droit ici (on garde tout de même le coup du TSPT à travers une fortuite rencontre entre notre final girl du jour et le tueur). Non parce que depuis le 1, à deux-trois changements près, c'est toujours le même truc qu'on nous refourgue (et ç'a été voulu par des producteurs cyniques) : des jeunes gens perdus au fond des bois, la traditionnelle final girl, le coup du rêve teasant le retour de Jason à la toute fin… bref, inutile de dire que la reproduction du même schéma ne fait que souligner le manque d'enjeux inhérents à la saga (du moins pour le moment).
Certes, on s'en branle un peu du scénario dans un slasher, encore plus dans un Vendredi 13, mais ç'aurait été quand même sympa d'accomplir le minimum syndical demandé.
Vous vous en doutez, si le scénario est nul, les personnages le sont probablement aussi. Et autant je n'attends pas d'un slasher qu'il mette en avant des personnages bien écrits, autant ce Meurtres en 3 dimensions se contente, là encore, du minimum, l'intégralité des personnages n'étant que de vulgaires stéréotypes : on a droit au couple qui ne pense qu'à baiser, aux deux hippies qui semblent avoir été introduits après que le film ait été tourné tant ils n'ont aucune interaction avec les autres personnages, au petit gros qui fait des blagues lourdes… le comble étant que ce dernier personnage est assurément celui qui a été le mieux écrit, en plus d'être celui grâce à qui Jason a obtenu son masque… quel héritage ! (et en plus, ce non-acteur a été recruté alors qu'il était en train de distribuer des tracts dans la rue, la bonne blague)
Bien évidement, on n'oublie pas le coup du vieux clodo, conçu juste pour faire « peur » au tout début du film et qui disparait par la suite (le 2 avait au moins eu le mérite de s'en débarrasser devant nos yeux), ou encore le gang des bikers sans aucune crédibilité, juste là pour nous faire croire à la présence d'autres méchants, même si je dois bien avouer que le coup du renoi qu'on oublie durant la moitié du film pour le faire revenir durant littéralement cinq secondes m'a bien fait marrer.
Bref, sans aucun doute le moins bon (le pire ?) des trois premiers épisodes de la série, même si j'ai bien l'impression que j'aurai encore droit à pire avec certaines des suites. En l'état, ce Vendredi 13, chapitre 3 : Meurtres en 3 dimensions est surtout un énorme gâchis de temps et de moyen, notamment grâce à sa 3D, imposée par les producteurs pour avoir un gadget publicitaire. M'enfin soyons honnête, certes la 3D a davantage bridé la créativité… mais il n'y en avait déjà pas beaucoup à la base, et ça se voit durant le reste du film. C'est con, parce que pour en terminer définitivement avec la 3D, ça reste une prouesse technique pour l'époque. Reste tout de même quelques meurtres réussis, quelques références qui font plus ou moins mouches… m'enfin, ce n'est pas cela qui sauvera un film qui peine déjà à tenir sur des rails.
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Créée
le 8 nov. 2023
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