Une poignée d'Amphet' avec ton Choco BN
Si t'aimes les bobines burnées où les impacts de balle font vraiment mal, où les personnages sont tous aussi barrés les uns que les autres et surtout où la réalisation impeccable n'est pas juste un faire valoir mais un vrai moteur de l'intrigue, alors Mise à prix risque de te mettre une belle taloche de bonne humeur. C'est bien simple, on ne s'y ennuie pas une seule seconde, Carnahan pose son script petit à petit en y insérant avec panache une galerie de personnages hors de notre monde. Tous complètement allumés, chacun dans son genre, de la féministe lesbienne à la langue bien pendue à l'assassin psychopathe au sang froid en passant par des nazis aux tendances homos complètement tarés, difficile de faire la fine bouche et ne pas y trouver son compte. Mise à prix, en bon film choral, donne une part égale à chaque allumé pour faire avancer tranquillement mais surement un script qui est tout sauf anecdotique. Et même si le final peut paraître un peu facile, le faux twist étant un peu tiré par les cheveux, force est de constater que Carnahan a doté son film d'une écriture soignée pour s'éviter de sombrer dans une démonstration technique reposant uniquement sur une ambiance générale très tordue dont le rôle n’est définitivement pas d’illustrer un défilé d'acteurs en roue libre.
C'est ici tout le contraire, on sent que le réalisateur sait où il veut aller. Il délivre ainsi une bobine d'une efficacité redoutable, rudement inspirée dans sa mise en scène et très fluide dans sa narration. Du coup, on peut apprécier tout le savoir faire du cinéaste quand il met en scène ses gunfights : tous sont d'une percussion extrême, les impacts sonnent lourdement lorsque les acteurs sont touchés. La petite phase d'exécution à la Barrett M82A1 est bien jouissive, on sent bien les murs exploser et les victimes se faire dézinguer avec violence ! Mais plus que ces moments qui procurent au film une dynamique à toute épreuve, c'est également la fluidité avec laquelle le réalisateur fait danser sa caméra qui impressionne. Toute la partie finale dans l'Hôtel Casino est la démonstration d'un talent indéniable en termes de prise de vue. Chaque plan est finement pensé, les mouvements de caméra sont optimisés, on est dans l'action en permanence, les exécutions sont filmées sans cut excessifs.
En ajoutant à cette belle maîtrise technique une direction d'acteurs au poil et un casting en béton armé, on obtient un vrai petit moment de plaisir non contenu. On pardonne ainsi aisément au film certaines digressions provoquées sans doute par la volonté de Carnahan de mettre sur écran un condensé de ce qui l'inspire, et qu'il aurait peut être fallu contenir un peu plus à certains moments. Je pense notamment à cette phase tournée dans un mobilhome où une grand mère range son vibromasseur pendant que son petit fils se fade d'un kata énervé qui lui procure une montée sanguine un peu malvenue :D
M'enfin, ne boudons pas notre plaisir, ayant lancé le film sans rien en attendre, j'ai passé un excellent moment devant cette symphonie arythmique d'images énervées qui déborde de bonne humeur et témoigne d'un tournage bon enfant (les bonus confirment, ça avait l'air d'être une folle ambiance de tournage ^^). Le second semble moins réussi, mais après un tel plaisir, il va passer à la casserole assez rapidement (le coquin).
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