Après son remake anglais avec toute la clique des films de Guy Ritchie, Carton Rouge – Mean Machine, la comédie sportive Plein la gueule s'offre une nouvelle refont cette fois-ci par de bons Américains bien de chez eux... Exit Burt Reynolds (enfin presque, il passe ici dans le rôle du vieil entraîneur donnant des conseils aussi utiles qu'une table basse), cette fois-ci c'est le comique Adam Sandler qui interprète cet ex-star du football américain devenant entraîner une équipe de prisonniers contre celle, féroce, des gardiens.
Réalisé par Peter Segal, nouveau réalisateur fétiche de l'acteur, ce nouveau remake joue donc clairement la carte du shot-by-shot reprenant à l'identique les séquences filmées par Robert Aldrich tout en y rajoutant de nouvelles scénettes comiques interprétées par de nouveaux personnages... Certes, on sourit parfois devant ces quelques scènes pas franchement travaillées mais suffisamment burlesques pour soulever un rictus mais dans l'ensemble, Mi-temps au mitard n'apporte rien à l'original.
De plus, la seule présence d'Adam Sandler en footballeur arrogant donnant des coups de poings virulents et n'ayant peur de personne suffit à rendre le long-métrage peu crédible. Oubliée la virilité de Burt Reynolds, place à l'humour potache de Sandler, très l'aise en élément principal comique mais très ridicule quand il s'agit de jouer une scène un minimum dramatique. Reste heureusement la palette de seconds rôles finalement plus poussée que dans le film de 1974, Segal ayant choisi des gueules solides pour incarner les joueurs musclés et décérébrés.
Nous avons donc Chris Rock, parfait en sideckick beau-parleur, Terry Crews en black bad ass accroc aux cheeseburgers, Nicholas Turturro en nabot excentrique, le rappeur Nelly en blanc-bec attachant et même les colossaux anciens catcheurs Bob Sapp et The Great Khali en prisonniers stupides mais indestructibles.
Ainsi, ce remake assez inattendu n'est certes pas terrible avec son scénario à peine remanié, ses acteurs parfois lourdingues et son aspect clippesque bling-bling puant inutilement les sponsors en tout genre mais force est d'admettre qu'on a déjà vu pire dans le même genre... Mention passable donc malgré – encore une fois – quelques gags amusants et une bonne humeur omniprésente.