Luc Besson aime beaucoup le 9ème Art et son Cinquième élément (1997) en est bien la preuve (inspiré du travail de Moebius et du duo Christin / Mézières et avec qui il a collaboré sur le film). Aux débuts des 2000's, il achète les droits de la bande-dessinée des Graton (1957-) et en tire un scénario qu'il refile au réalisateur de Sueurs, Louis Pascal Couvelaire. Bien qu'aidé par la sortie d'un nouveau tome (L'épreuve), Michel Vaillant ne sera pas un gros succès (901 788 entrées). Pire, il a tendance à être un peu oublié.
Dans l'ensemble, le film s'avère plutôt fidèle à la bande-dessinée avec les personnages clés (la famille Vaillant, leur entourage comme Steve Warson ou José, leurs adversaires Leader) et les magouilles des Leader hors et sur les circuits. Des aspects qui peuvent peut-être être vus comme des clichés, mais qui sont raccords à l'univers des Graton. En revanche, la relation entre Michel (Sagamore Stevenin) et Julie Wood (Diane Kruger) coince, les deux tombant amoureux alors qu'elle vient de perdre son mari (Scott Thrun). Un élément qui apparaît surement dans le film pour essayer de compenser l'absence d'une madame Vaillant (ce qui est le cas dans la BD). D'ailleurs, l'histoire du film sera réécrite et dessinée pour en faire un véritable tome de la BD (Pour David) et Michel n'a pas de relation avec Julie dedans, chronologie oblige.
Le jeu de certains acteurs pose également problème à l'image de Peter Youngblood Hills, Scott Thrun et Jeanne Mauran qui s'avèrent plutôt mauvais. On peut également trouver la tendance de Couvelaire à miser sur le bleu un peu douteuse, d'autant que certains plans peuvent s'avérer un peu trop sombres.
Pour le reste, Michel Vaillant s'avère être divertissant et peut compter sur des scènes de voitures réussies. Contrairement à beaucoup de productions Besson, le montage n'est pas épileptique et les scènes lisibles, ce qui fait plutôt du bien aux yeux. D'autant qu'une bonne partie du film a été tourné durant les 24 heures du Mans en 2002, avec des voitures créées pour l'occasion (Vaillantes comme Leaders). Au vue du bordel logistique que cela peut être, les scènes au Mans se révèlent particulièrement crédibles et réussies, notamment le crash sur lequel repose tout le film (est-ce que le rêve va devenir réalité ?). Une scène spectaculaire se terminant par un vol plané incroyable et bénéficiant de voitures qui ne sont pas en cgi.
Un autre aspect intéressant du film est la bande-originale du groupe Archive qui se révèle très raccord aux images, rendant les scènes de courses particulièrement entraînantes. Idem sur certains moments plus calmes où la musique est hypnotisante. Malgré certains défauts, Michel Vaillant est donc une adaptation de bande-dessinée plutôt réussie et qui peut compter sur des courses bien réalisées. Au passage, il existe deux versions du film : la version cinéma entièrement en version française et celle du DVD en version originale sous-titrée qui est légèrement plus longue.