Il n’y a pas grand-chose à sauver de ce giallo sorti sur le tard, à la fin des années 80, alors même que le genre, en perte de vitesse, était en recherche d’un second souffle. Ce n’est en tout cas pas ce Midnight Killer qui lui redonnera sa bouffée d’oxygène salutaire, tant tout y est manqué, de A à Z, et c’est peu de le dire.
Des acteurs au rabais, une photographie sans âme et un script sans queue ni tête dont on ne peut prédire l’issue parce qu’elle aussi malhonnête que dépourvue d’intérêt. D'autant plus qu'elle arrive après une heure et demie d’une enquête pantouflarde sans intérêt, qui ne cherche même pas à dessiner de fausses pistes, à provoquer l’hypothèse, pour attiser l'envie de débusquer le tueur, puisque, de toute façon, la révélation est tellement improbable que l’on maugrée bruyamment lorsque Lamberto Bava donne la clé du mystère.
Pour faire simple, en dehors des meurtres, qui semblent être les seuls moments à émoustiller le père Bava, et pour lesquels il tente de rehausser les ambiances impersonnelles qui hantent son cadre, le reste du temps, son film est digne d’un reportage France 3 région. Des lumières captées à 12h pétante, des couleurs sans saveur, des prises de vue fonctionnelles, des corps qui ne sont jamais mis en valeur, en bref, aucune recherche de style. De la part du fiston de l’un des grands maître du genre, c’est assez tristounet !
Non, décidément, Midnight Killer est un giallo à rayer de sa watchlist dès que possible. Si vraiment vous êtes un ogre du genre, que vous vous êtes promis d’en faire un tour exhaustif, alors il vous intéressera, pour son côté dernière pierre du mur, mais dans le cas contraire, restez-en très loin. Préférez le très bon Bloody Bird de Soavi pour un giallo de la même période, qui est d’un tout autre calibre. * Douche Froide*.