Une petite bisserie qui n'a rien de très subtil, mais qui se révèle suffisamment inspirée et honnête pour faire passer un bon moment. La réussite du film tient surtout à sa structure très classique régie par les sacro-saints codes du slasher, qu'il exploite consciencieusement en faisant progressivement basculer son intrigue dans le fantastique. D'un sous halloween, on bascule vers un Démons pour le cadre cinéma en huis clos où quelques spectateurs subissent le courroux d'un tueur masqué dont le film est projeté en avant première. Avec les bons détails aux bons endroits (une arme originale, quelques plans bien torchés), l'hommage aux slashers est honnête et Midnight movie apporte sa pierre à l'édifice (également par l'hommage aux bisseries des années 50-60 sous la forme du film projeté, plagiant tous les classiques).
Mais les personnages sont également un point correct de MM. Ils sont vulgaires sous de nombreux aspects, mais suffisamment naturels pour en devenir attachants. La plus grande réussite doit d'ailleurs être le motard, concentré de testostérone beauf gras qui finit par en devenir sympathique avec son pragmatisme badass et ses manières violentes. Les jeunes ne sont pas lourds, et la femme forte du groupe, jeune adulte victime de mauvais traitements dans sa jeunesse, est suffisamment travaillée pour s'extraire des bas-fonds du cliché.
Promettre monts et merveilles serait exagéré, l'intrigue finissant par devenir un peu redondante jusqu'au dernier acte qui tente de jouer avec les codes de son univers, hélas de façon assez approximative. Le quotas de gore est toutefois honnête (quelques blessures assez impressionnantes), et le bon esprit du bis anime toujours le groupe, assez en tout cas pour que les amateurs du genre y trouvent leur compte. Petite cerise sur le gâteau, le lieu de tournage du film projeté dans le cinéma est la même ferme que The devil's rejects, charme discret qui ajoute un peu à l'aura texas chainsaw massacre à laquelle le film emprunte.