Duplicity lights
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Le dernier film de Jeff Nichols est sorti cette année et de manière plutôt confidentielle sur la Belgique pour une durée assez limitée au cinéma. Le DVD du film est quant à lui à peine visible dans les rayons. Mais en grand fanatique du cinéaste, je ne pouvais absolument pas louper cette sortie.
Pour être tout à fait honnête, je savais juste que Midnight Special était un film de science-fiction. Je n'avais lu ni le synopsis ni vu la bande-annonce. C'est donc dans l'inconnu total ou presque je partais à la découverte de son dernier film. Personnellement, c'est de loin mon préféré et il y a deux raisons toutes simples en cela: c'est une oeuvre qui s'inscrit parfaitement dans la démarche cinématographique de Nichols et c'est un hommage aux oeuvres de science-fiction de Spielberg que sont E.T. et Rencontres du Troisième Type.
Midnight Special flaire bon le film vintage où tout semble être finalement coupé du temps et en-dehors d'une certaine réalité. Comme de coutume, Nichols aime "passer outre" certains aspects de son oeuvre pour laisser le spectateur imaginer des choses. Les plus terre-à-terre s'attarderont peut-être sur le pourquoi que le gosse sait qu'il n'est pas de cette planète ou sur le fait simplement que s'il n'est pas de notre époque ou de notre réalité, pourquoi est-il le fils de ces deux personnes.
Mais soit. Le plus important, c'est surtout dans le message posé par le réalisateur. Et il n'y en a pas qu'un. D'abord, il faut mettre en avant la relation père-fils dans cette oeuvre, extrêmement importante mais aussi, dans une autre mesure et en prenant en cours de route la chose, la relation de la mère avec son enfant et ensuite avec son (ancien ?) mari. Je trouve que la relation entre l'enfant et ses parents est remarquable car dans l'oeuvre ce sont les seuls qui sont prêts à mettre de côté leurs propres désirs pour permettre à l'enfant d'accomplir ce dont il semble être destiné, même si cela coûte énormément à ces deux adultes. Je trouve de ce point de vue le film très beau car il met en avant des qualités comme l'altruisme et la confiance envers l'autre, une confiance aveugle qui n'est autre que de l'amour pour sa progéniture.
J'aime évidemment l'aspect dénonciateur des sectes qui opèrent avant tout pour satisfaire un certain égoïsme. Pourtant, en terme de révélations, le petit garçon est proche d'un symbole religieux. L'enfant fait finalement des révélations qui change le cours de la croyance, de la foi et de l'existence de l'humanité tout simplement. Mais pour pouvoir comprendre cela et atteindre cette compréhension, il faut laisser son égoïsme et ses intérêts de côté. Certes, les parents ne sont pas les seuls à voir les résultats de cette révélation mais seuls ceux qui ont aidé l'enfant en comprennent parfaitement le sens.
Pour cela, il y a deux autres personnages qui comprennent parfaitement cela. Celui joué par Joel Edgerton et qui est un spectateur comme nous. Il laisse de côté son égo et est prêt à aider et à faire confiance à ce petit garçon. Je trouve l'acteur très juste. Et il y a le type qui représente les autorités au nom francisé (qui renvoie directement au personnage de Truffaut dans Rencontres du Troisième Type) qui aide également l'enfant à s'échapper.
On notera également les interprétations impeccables des acteurs, la relation entre l'enfant et Michael Shannon, le très beau petit rôle de Kirsten Dunst et également les plans de nuit de Jeff Nichols qui sont superbes. Le côté science-fiction est bien géré aussi et possède une légère touche rétro (je trouve) qui lui va bien.
Et puis le plan final est superbe, montrant que malgré le départ, le lien ne semble pas s'être coupé entre l'enfant et son père.
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Créée
le 19 déc. 2016
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