Duplicity lights
Il faut un certain temps pour mettre le doigt sur l’emprise générée par Midnight Special. Parce qu’il est accidenté, parce qu’il n’est pas exempt de défauts, le trajet qu’il propose nous embarque...
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J'ai longuement hésité quant à la note à attribuer à Midnight Special. La photographie est parfaite, les acteurs sont extrêmement justes, les thèmes abordés sont intéressants et les effets visuels sont réussis et pertinents. Tout était réuni pour en faire l’œuvre la plus ambitieuse de Jeff Nichols.
Pourtant, pour ce qu'on pourrait appeler le premier film de genre du réalisateur, je ressors de l’expérience avec l'amère impression qu'il manquait 30 minutes de pellicule. Et ça peut paraitre étrange quand on a passé presque deux heures devant l'écran. Le soucis ne vient pas du "QUOI ?", ni du "POURQUOI ?", mais du "QUI ?". Lors du clap de fin, on sait ce qui vient de se dérouler, on en connait les raisons, mais on ne connait toujours pas assez nos personnages pour ressentir quelque chose, et cela contraste complètement avec Mud, son film précédent. Le fait de faire intervenir le spectateur en pleine traque est intéressant, mais Nichols s'est tellement concentré à nous distiller des informations sur les instants précédant le road trip qu'il a omis de s'attarder sur ses protagonistes.
En une heure et cinquante minutes, on aura juste droit au strict minimum. Le père protecteur, le fils mystérieux, l'ami flic, l'intello de la NSA, la maman. Impossible dans ces conditions de s'attacher à eux, malgré un final qui aurait pu nous prendre aux tripes. On a passé un moment sympa mais avec des gens qu'on ne connait pas et, en tant que spectateur, c'est très frustrant.
Créée
le 11 janv. 2017
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