En s'arrêtant au seul générique, on aurait pu croire à un film d'action tonitruant : co-réalisations de deux spécialistes du genre David Lai et Johnny Mak avec Moon Lee au casting. Il s'agit plutôt d'un bon gros mélodrame dont le début ne manque pas d'intérêt, surtout pour son scénario qui brasse pas mal de bonnes choses, surtout sociales, avec une narration assez rapide : divorce, violence conjugale, archaïsme des traditions chinoises, corruption policière, prostitution... sans oublier la partie en Chine avec les camps de ré-éducations. De manière générale, le film décrit la position peu enviables des femmes dans la société hong-kongaise avec de faibles possibilité d'indépendance et émancipation.
Il y a quelques moments qui se valent encore lors des retrouvailles, 15 ans plus tard, où la fille n'a plus aucun souvenir de sa mère, si ce n'est l'image déformée, racontée par sa grand-mère. Le rapprochement des deux femmes est d'autant plus délicat que les différences culturelles entre la Chine et HK crée un vrai gouffre d'incompréhension et que la mère a du épouser un homme d'affaire cynique et ventripotent pour payer le retour de sa fille.
C'est à partir de là que le film tombe rapidement dans des facilités mélodramatiques conventionnelles aux péripéties prévisibles. La fin à ce titre ne nous épargne rien des pires clichés du genre.
Dommage que les bonnes intentions s'estompent au détriment des formules à la mode et d'un humour raté. Malgré la présence de deux cinéastes aux manettes, on a du mal à voir une quelconque personnalité et la mise en scène s'avère très fade et sans inspiration. Les acteurs sont ceux qui semblent en souffrir le plus car ils ont l'air un peu égaré dans leur rôle. On sent presque leurs désarrois de ne pas avoir de direction. C'est dommage pour Moon Lee qui s'essayait à un rôle à contre-emploi pour un résultat assez inégal.