Une jeune fille procure des substances létales à des malades en fin de vie n’ayant plus que pour unique désir de quitter les leurs le corps et l'esprit en paix, à l’abris des souffrances infligées par l’absurde bureaucratisme médicale.Elle le fait sur le mode de l’évidence, de celle qui sait que cela doit être fait, loin des contingences morales qui consacre chaque malade en débat éthique, faux ange de la mort mais vrai soldat de compassion pour les plus faibles.Si à l’image d’autres débats contemporains le thème de l’euthanasie se prête volontiers au simplisme binaire des militants imbus de la supériorité de leur cause, ici la certitude laisse place à la simple commisération devant l’inhumanité des situations, et l'humble et bienveillant petit comis de Thanatos s’efface prudemment, presque religieusement derrière l’intimité des derniers instants, touts entiers consacrés à la singularité de fins d’existences purifiées de tout pathos ou impudeur sanglotante.C’est finalement la rencontre concomittente avec un senior suicidaire et un jeune hémyplegique qui va faire vasciller ses minces certitudes, et dérégler cette existence faussement rangée derrière l’ordinaire d’une vie extra-ordinaire.La délicatesse de la caméra de Valeria Golina donne à la prestation de Jasmina Trinca une dimension qui en font une véritable révélation de l’année cinématographique 2013.