Mikado et Laetitia ont choisi de vivre en marge de la société, sur les routes, afin de préserver leurs deux enfants d’un monde qu’ils jugent trop brutal. Quand leur voiture tombe en panne, ils trouvent refuge chez Vincent, un professeur solitaire vivant avec sa fille.
J’étais curieux de découvrir ce nouveau film de Baya Kasmi, dont Youssef Salem a du succès avait été une belle surprise. Elle retrouve ici Ramzy Bedia, qu’elle pousse hors de sa zone de confort avec un rôle plus introspectif, clairement inscrit dans le registre du mélodrame.
Mais MIKADO reste imprégné de douceur, d’humour discret et d’une vraie tendresse. La lumière et la photographie participent d’ailleurs beaucoup à cette sensation de chaleur, offrant au film une certaine luminosité malgré la gravité des thèmes abordés.
Ce qui frappe avant tout, c’est la direction d’acteurs, toujours dans la retenue, qui rend les personnages profondément humains et attachants. Tous portent les traces d’un passé douloureux, à commencer par Mikado, hanté par une enfance maltraitée dont il cherche à protéger ses enfants.
Et pourtant, c’est sa fille, Nuage, qui devient peu à peu le cœur du récit. Son arc narratif est sans doute le plus abouti. À tel point qu’on se dit que le film aurait pu porter son nom.
Le film bascule donc entre les points de vue du père qui cherche à protéger ses enfants du monde extérieur, et l’adolescente avide de découvrir cette société qu’elle qu’on lui a toujours cachée.
Mais le film est bancal sur certains points. Parfois il appuie par des dialogues des choses, là où l’image aurait suffi. Et d’un autre côté il laisse certains éléments importants en suspens. C’est le cas du personnage de la mère, qui même si on devine son enfance brisée, j’aurai justement aimé que son personnage soit plus creusé.
Il y a aussi ce dernier acte, qui cristallise pourtant tous les enjeux du film et que j’ai trouvé un poil expédié.
Mais MIKADO, ça reste pas mal, un film un peu brouillon mais solaire et qui questionne en douceur notre rapport à la norme, à la famille, à l’extérieur.
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