Premier film de Lars Blumers, Mike m'a énormément plu, certains diront que le sujet manque d'originalité mais on ne peut lui retirer un grand nombre de qualités. Etant inspiré d'un fait réel, le film se veut une critique de la société Française et en même temps un bon divertissement.
Démarrant comme une comédie absurde, Mike fait souvent rire ou sourire en présentant des situations toujours assez cocasses. Il faut dire que Mike n'est pas très futé, il n'est pas simple d'esprit mais simplement « naturel » dans son comportement. Il apparaît souvent comme étant sans gêne ou rêveur mais il a simplement du mal à différencier ce qui est bien de ce qui est mal. La première partie du film apparaît donc comme une bonne comédie, ce qui laisse une lourde interrogation sur le but premier du film. Oscillant entre des scènes sérieuses et humoristiques, le réalisateur doit choisir entre réalisme et divertissement. Il a fait le choix d'une dure réalité et c'est tout à son honneur.
Ainsi la deuxième partie du film perd son coté léger pour devenir un drame poignant. Je ne vais pas spoiler le film mais les interrogations sont nombreuses à l'apparition du générique de fin. Mike nous interpelle directement sur la jeunesse (en province), la solitude, le manque de communication entre les générations. Si le propos au final n'est pas nouveau, il a le mérite d'être bien amené, fluide et sans lourdeur.
Le casting est parfait : En rôle titre, le très doué Marc-André Grondin (CRAZY, Le Premier jour du reste de ta vie) et Christa Theret qui fait une prestation plus qu'honorable (elle a joué dans LOL, elle revient de loin...). La prestation de Marc André Grondin m'a fait pensé à celle de Jérémie Renier dans « Violence des échanges en milieu tempéré ». Deux jeunes hommes qui doivent rentrer dans la vie active et se plier aux règles de la société pour s'adapter mais les choix des deux personnages sont radicalement opposés.
Les rôles secondaires sont très bon eux aussi, évidemment, en tête Olivier Barthelemy qui excelle comme à son habitude dans les rôles de délinquants, et Eric Elmosnino (Le chat du Rabbin, Gainsbourg), que je ne connaissais pas, dans le rôle du flic plus préoccupé par son divorce que par son métier.
Finalement, avec une belle photographie et quelques moments de bravoures, Mike est un très bon film d'auteur sans grande prétention mais qui défend bien les couleurs de la France en matière de cinéma. Peut-être pas le film le plus ambitieux de l'année mais un film honnête et de bonne qualité.