Ce documentaire de 2019 consacré à Miles Davis est intéressant même si, connaissant bien sa vie et sa carrière, il ne m’a pas apporté de révélations fracassantes (80 mn). Il survole sa carrière de sa naissance en 1926 à sa mort en 1991 avec des ellipses (forcément, sa semi-retraite de 1975 à 1981 par exemple…) et des moments forts comme la création des tubes que sont « So What », « Jean-Pierre » et « Tutu ». A noter que ce documentaire, loin de l’hagiographie, est tout du long rythmé par la musique de Miles (ça n’est parfois pas le cas dans ce genre de documentaire pour des questions de droits…). Il bénéficie de 2 gros atouts. Le 1er est que ce sont les propos de Miles lui-même, tirés de son autobiographie, qui éclairent directement son parcours, ses réussites comme ses échecs. Le 2e ce sont les personnalités prestigieuses interviewées et dont plusieurs ne sont plus là aujourd’hui : Wayne Shorter (qui imite Miles à la perfection, très drôle !!!), Herbie Hancock, Ron Carter, Marcus Miller, Quincy Jones, Clive Davis (PDG de Columbia et producteur), Juliette Greco qui raconte son histoire d’amour avec Miles, avec pudeur et tendresse. Elle rapporte que Miles, quand on lui demandait pourquoi il n’avait pas épousé Juliette, répondait simplement : « Mais, parce que je l’aimais ». Carlos Santana évoque la forte émotion quand sa femme lui a appris la mort de Miles ou encore Lenny White, Frances Taylor (sa femme de 1959 à 1968)…De belles images aussi dont un passage télé avec Charlie Parker et Dizzy Gillespie et en 87, la rencontre sur scène avec Prince. Miles était un personnage complexe, entier, parfois violent (son ex-femme en sait quelque chose et elle nous le dit avec franchise) mais constamment créatif et passionnant, se remettant toujours en question pour ne jamais se répéter. Le résultat est un des artistes les plus influents des 60 dernières années, adulé bien au-delà du jazz.