On aimerait se réjouir d’une comédie sentimentale où la nudité occupe ainsi le devant de la scène, où les corps cessent d’être des images interdites pour revendiquer un érotisme qui ne saurait se cantonner à la sensualité. Malheureusement pour MILF, c’est en mettant à nu ses comédiens que le film exhibe sans le vouloir sa profonde vacuité, soit un enchaînement de scènes obscènes dont ne ressortent ni la peinture d’un âge ni celle d’une saison (l’été, en l’occurrence). Non, ce qui prime ici, c’est la grossièreté d’une écriture qui aimerait saisir, parmi les égarements métaphysiques de ses protagonistes, des fragments de vérité que déclame à la dernière soirée, entre deux chansons, la fameuse dame insupportable dont le nom importe peu : étant donné que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, il est tout naturel qu’elles adoptent des minets. Sur ce postulat plutôt mince se construit une relation a priori interdite entre maturité et adolescence : les gros plans se délectent des fesses rebondies, des décolletés qui laissent voir le téton et la forme généreuse du sein qui le porte, des abdos tatoués et la boursouflure d’un short peinant à divulguer l’érection.
Tout l’enjeu de la comédie réside alors dans l’attente d’un dévoilement intégral ; et quand ça finit par arriver, on se dit que ça ne dit rien, et que certains sites sur internet proposent le même type de contenu. Ce n’est pas parce qu’une femme est à la caméra que l’ensemble est absout d’un sexisme qui se plaît à enfermer femmes et hommes dans un statut d’objet sexuel interchangeable et dépourvu d’intellect ; car pas une fois (pas une seule) le cerveau ne s’active, si bien que le spectateur a l’impression d’assister à une adaptation des Anges et autres superstars de la médiocrité pendant une heure et demie. Sur grand écran, voilà la différence. Or, MILF n’a aucune vision artistique, et l’art qu’il investit – le cinéma, ce n’est pas rien – n’est que prétexte au déballage de bassesses impropres et visuellement fort laides.