En pleine période faste, après plusieurs belles réussites ("Le Clan des Siciliens" en 1969, "Peur sur la ville" en 1974, "Le corps de mon ennemi" en 1976, "I... comme Icare" en 1979) Henri Verneuil (réal+scénar+dialogue+production) se lance dans un plaidoyer contre la mondialisation. Comme dans son précédent film "I... comme Icare" un homme se retrouve embarqué dans une affaire qui le dépasse. Cet homme est joué par l'immense Patrick Dewaere alors en pleine période de boycott par les médias (suite à coup de poing sur journaliste... qui le méritait soit dit en passant), Verneuil eût l'intelligence et la volonté d'imposer l'acteur pour son film. Dewaere venait de tourner plusieurs films où il incarnait des personnages plus ou moins paumés et/ou de looser dans lequel on remarque qu'il ne porte pas la moustache ("Beau-père", 'Un mauvais fils" et "Hôtel des Amériques"), l'acteur décida donc de porter la moustache pour le rôle du journaliste Kerjean afin de signifier une plus grande confiance en soi... Verneuil dénonce par ce film le monde impitoyable des multinationales, inspiré entre autre et surtout par les sociétés IBM et Ford ; ces dernières ayant participé à l'effort de guerre nazi, comme preuve première étant notamment les décorations de la Croix du Mérite de l'Aigle allemand obtenu par Thomas J. Watson PDG de IBM et par Henry Ford... Le scénario est un petit bijou du genre, un thriller politico-économique captivant et toujours d'actualité 30 ans après ! En cela le monologue de Kerjean lors de la rédaction de son article à la fin du film est aussi effrayant qu'éloquent et pourtant les pîeuvres capitalistes n'ont jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. Outre le génial Patrick Dewaere on note un casting aussi riche qu'hétéroclyte, de Caroline Cellier à Charles Denner en passant par Jeanne Moreau et Michel Auclair et en guest un Mel Ferrer charismatique et un patriarche mafieux. Un grand film auquel il manque, peut-être, juste une fin plus en adéquation avec son pessimisme ambiant.
Selenie
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le 15 oct. 2013

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