A la suite d'un article dénonciateur de Paul Kerjean (Patrick Dewaere) ,l'industriel et politicien Benoit Lambert (Robert Party) est retrouvé mort dans sa voiture. La police conclut au suicide mais Kerjean va vite se rendre compte que c'est un assassinat...
Henri Verneuil confirme son virage cinématographique après "Le corps de mon ennemi" et "I comme Icare". Le cinéaste ne cherche plus à faire des scènes d'action spectaculaires mais arrive malgré tout à faire naitre une tension permanente . Tout le long du film, on a peur pour Kerjean et on se demande s'il ne va pas se faire tuer d'autant qu'il est déjà arrivé à Verneuil de faire mourir son héros...
Comme dans "I comme Icare" , Verneuil s'inspire de plusieurs faits réels :
- L'affaire Robert Boulin qui était un homme politique compromis dans une affaire dénoncée par la presse et qu'on a retrouvé mort : un crime déguisé en suicide)
-La deuxième partie fait référence à la firme GSI (devenu GTI pour le film) active pendant la guerre dans le secteur de sous-marins et qui envoyé un de ses employés espionner pour le compte de l'Allemagne nazie à cette époque.
Et on y retrouve même un dialogue qui fait référence à Dewaere à cette époque : "Je suis accusé à tort d'un très grand scandale". Pour rappel l'acteur était boycotté par la presse suite à sa violente altercation avec un journaliste qui avait dévoilé dans son article des faits que Dewaere voulait taire. Avec le recul on voit bien que c'est le "journaleux" qui était en tort ...
Retour au film: le scénario de Verneuil est adapté du roman "Gare à l'intoxe" de Lawrence Meyer.
Cela permet au réalisateur de dénoncer les dangers de la mondialisation . Et comme encore dans "I comme Icare" il raconte l'histoire d'un homme qui finit par être dépassé par l'histoire qu'il a déterré.
Comme toujours chez Verneuil, on retrouve une distribution étincelante: Charles Denner (des retrouvailles après "Peur sur la ville") toujours excellent, Jeanne Moreau (quel régal de la revoir face à Dewaere quelques années après "Les valseuses"), Annie Duperey, Jean-Pierre Kalfon toujours excellent dans des rôles ambigus voir pire, Caroline Cellier, Mel Ferrer ...
Et bien sur Patrick Dewaere qui est une fois encore époustouflant .
Henri Verneuil nous livre un film populaire intelligent et passionnant même s'il fait parti de ses moins bons scores au box office (1 million 200 000 entrées mais Verneuil avait l'habitude de dépasser les 2 millions et dans le pire des cas les frôler !) . Un film à redécouvrir tant il reste actuel . Un grand Verneuil que j'avais pas vu depuis longtemps. Avec cette critique , j'en profite pour augmenter sa note !

cinemusic

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9
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