La Cassure
Milou en Mai nous plonge dès les premières secondes dans la nature, une vieille et grande maison ayant subi le temps qui passe, une cabane en bois avec ses vieux outils et déjà une forte mélancolie,...
le 24 juin 2019
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Milou en Mai nous plonge dès les premières secondes dans la nature, une vieille et grande maison ayant subi le temps qui passe, une cabane en bois avec ses vieux outils et déjà une forte mélancolie, et un cadre qui sent bon le passé et les vacances familiales.
Louis Malle se montre d'abord plutôt sobre et juste pour mettre en scène tout ce petit monde, cette famille bourgeoise qui va devoir gérer un décès, les retrouvailles puis l'héritage qui va en découler. Il place cela dans le contexte de Mai 1968 et mêle à sa chronique familiale un tableau social, et trouve plutôt la bonne osmose entre les règlements de compte, la famille qui se disloque, et un monde en ébullition et qui change autour d'eux.
Si Milou en Mai est une jolie réussite dans les deux premiers tiers du film, on peut regretter que Louis Malle casse cet équilibre dans le dernier, avec une fuite mal amenée, puis un happy end aussi à cette image. Sans venir gâcher la réussite du film, c'est tout de même dommage, car jusque-là, on se laisse embarquer dans cette aventure familiale politique, bourgeoise et déconnectée de la réalité. Le réalisateur mêle habilement la science des mots avec des portraits intéressants et profonds, parfois piquants et d'autres fois durs ou même drôles, et toujours justes.
On s'attache assez vite à certains d'entre eux, notamment Michel Piccoli, et on ne voit plus le temps qui passe, tant Louis Malle donne l'impression que celui-ci s'est arrêté. Cette atmosphère, assez unique, est prenante, avec une émotion jamais bien loin, ainsi qu'une mélancolie traversant la pellicule. Les comédiens sont très bons, Piccoli évidemment, mais aussi le surprenant Bruno Carette, et donnent de la profondeur aux personnages, ainsi que des traits particuliers auxquels on peut s'identifier, s'attacher, qui font réfléchir ou rire.
En signant Milou en Mai, Louis Malle met en scène une chronique familiale sur fond de Mai 1968 et d'un paysage aussi beau que mélancolique, et s'il se perd un peu sur la fin, il parvient à créer d'attachants tableaux, s'appuyant sur une écriture juste et de qualité, ainsi que de très bons comédiens, Michel Piccoli et Bruno Carette en tête.
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le 24 juin 2019
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