"Mina Tannenbaum" est une histoire d'amitié, celle qui unit depuis l'enfance et malgré de régulières querelles deux jeunes femmes bien de leur temps, tournées vers l'avenir au contraire de leurs parents juifs enfermés dans la tradition ou dans le souvenir de la Shoah.
Le film de Martine Dugowson est d'une rare densité, mélange les genres avec une égale réussite et s'appuie sur deux personnages intéressants et complexes. Dans un premier temps, Mina et Ethel sont deux adolescentes à la recherche du premier amour; elles nous amusent par leurs complexes et leur naturel. Puis débute le parcours professionnel qui, sans se départir de l'esprit fantaisiste du récit, conduit à des situations plus sérieuses. Cette co-existence faite de haut et de bas passe par la pure comédie et par l'étude psychologique sans jamais paraitre artificielle. L'éclectisme du sujet et l'envergure des personnages, la profusion du sujet, entrainent, certes, quelques incohérences dans la mise en scène, laquelle demeure néanmoins inventive, parfois, sincère et agréable toujours. Enfin, l'interprétation de Romane Bohringer et Elsa Zylberstein, à la fois charmantes et authentiques, est en tout point remarquable.