Une bien sympathique production de la BBC Natural History Unit, qui nous fait partager trois quart d'heure durant le quotidien pas évident d'un tamia dans la forêt nord-américaine, et dans le désert du Sonora d'un onychomys, un rongeur apparenté à la famille des souris et dénommé "grasshopper mouse" en anglais, soit "souris sauterelle". En alternant les séquences sur l'un et l'autre, Mini-héros nous révèle les difficultés auxquelles sont confrontées ces petites créatures, le fait d'être des nains dans un monde de géants étant loin d'être la pire.
Sentant le grand froid approcher, le jeune tamia - plus connu sous son nom anglais de chipmunk - est poussé par la nécessité à amasser dans son repaire un maximum de glands, histoire d'être sûr de survivre à son premier hiver. Il doit faire face aux vols déloyaux et répétés de la part de l'un de ses congénères plus âgé, tout en évitant de tomber dans les griffes de la Mort silencieuse, incarnée par une effrayante chouette qui l'observe du haut des arbres.
Au pied des cactus géants, la jeune souris doit quant à elle affronter des périls bien plus terrifiants : au cours de la première nuit passée seule hors du terrier familial, elle croisera la route d'infâmes araignées, scorpions et autres monstres de Gila, affrontera une spectaculaire crue subite, et échappera de justesse à un impressionnant serpent à sonnette et à une bande de buses de Harris aux serres acérées.
Ce sont les scènes concernant ce rongeur, surnommé en Amérique du Nord d'où il est endémique, scorpion mouse ou encore wolf mouse, qui sont les plus impressionnantes. Les combats face au scorpion et au mille-pattes sont stupéfiants, d'autant plus que la souris célèbre le carnage des arthropodes en hurlant à la lune, tel un loup ! Mais plus encore, les séquences où la souris échappe au rattlesnake et aux rapaces sont tout simplement à couper le souffle. L'intensité dramatique qui s'en dégage le doit à des prises de vue incroyables, sous différents angles, en Super HD et en slow motion. En termes de spectacle, Tiny Giants 3D se range ainsi dans la même catégorie que tous les blockbusters modernes bourrés d'effets spéciaux.
Certes, tout cela est gentiment scénarisé, et on ne peut pas être sûr que toutes les aventures de nos petits héros se soient réellement passées au cours de la même nuit, ni qu'il s'agisse bien des mêmes animaux du début à la fin. Mais qu'importe ! Grâce au propos discret du narrateur (Stephen Fry dans la version anglaise, Peter Dinklage dans la version américaine), alternant savamment effets de suspense et vulgarisation scientifique, Mini-héros s'avère être un documentaire aussi instructif que divertissant.