Je ne sais pas, j'aurais bien voulu que "Minuscule 2" soit un chef d'œuvre, pour pouvoir chanter moi aussi la gloire de l'animation "à la française" (… même si les Chinois sont apparemment pour beaucoup dans la confection du film…).
J'ai été bluffé par la réussite technique, ce mélange remarquable entre prises de vues réelles - le monde des hommes, avec des paysages sublimes, dans les Alpes comme en Guadeloupe, et des personnages délicieusement ridicules - et animation réellement pétillante… et rien que ça m'a permis de passer une heure et demi fort plaisante. J'ai aimé l'absence de dialogues, qui prouve une fois encore que l'importance de la parole au cinéma est largement surestimée (bon, je suis un fan absolu du muet, mais je me soigne), même si j'ai par contre trouvé l'usage de la musique un peu trop excessif.
Mais là où le bat blesse, c'est au niveau du scénario, qui se contente d'enfiler des situations convenues que l'on a vues mille fois déjà ailleurs, et de jouer d'une multitude de références qui finissent par devenir envahissantes : de la poursuite dans la forêt façon "le retour du Jedi", aux ballons de "Là haut", en passant par l'aéroport de "Toy Story 2" et une multitude d'autres citations que je vous laisserai vous amuser à reconnaître, Hélène Giraud et Thomas Szabo en font décidément un peu trop à mon goût. Sans doute trop pragmatique, j'ai tiqué devant le mélange maladroit de réalisme animalier et de fantaisie pas toujours bien dosée, et j'ai regretté le final en leçon de vie à l'américaine...
Tout cela m'a semblé quand même dommage quand on pense à une poignée de scènes vraiment belles ou spectaculaires, comme par exemple la découverte du monde des chenilles urticantes, beau moment de Science Fiction particulièrement marquant.
Des défauts qui seront, espérons-le, corrigés dans un inévitable "Minuscule 3"...
[Critique écrite en 2019]