Une sirène séductrice malgré elle

Dernièrement, je voulais faire une blague du premier avril où je mettais une critique avec des gif animé des sirènes de Pirates des Caraïbes. Du coup, je me suis mis en quête de ses images et je suis tombé sur un site qui répertoriait les films ayant comme personnages principaux des sirènes mais sans pour autant être des adaptations du conte d'Andersen. Cela dit, j'ai eu la surprise qu'en 1948, il y avait 2 films avec comme personnages principale une sirène. Le premier étant Mr Peabody and The Mermaid qui est présent sur ce site et le second Miranda qui n'avait pas du tout de fiche ! Ce qui est bizarre car il a été réalisé par Ken Annakin, un cinéaste qui ne vous dit peut-être rien mais qui sera au commande des années plus tard du film le Jour le Plus Long. Alors tel In The Panda d'Unkown Movies, j'ai décidé de créer la fiche, de voir et critiquer ce film. Et au final...le film est une comédie sympathique et qui présente pas mal de similarités avec Mr Peabody and The Mermaid

Soyons indulgent avec la réalisation.

Déjà, la réalisation est un peu dans les standards de ce qui se faisait à l'époque. On sait que les scènes dans la mer et dans la grotte son du carton pâte, mais contrairement à un Ed Wood, la mise en scène fait que l'ambiance est crédible. Surtout, le film mise beaucoup sur la présence de Miranda à Londre et que par conséquent on a des décors réels. La mise en scène est simple mais quand même efficace; la musique est dans le standard de ce qu'on peut retrouver dans les comédies de l'époque. Donc il ne faut pas s'attendre à une superbe mise en scène mais quelque chose de crédible et fonctionnelle (surtout qu'en noir et blanc, cela passe très bien). Cependant, comme toute comédie, l’intérêt de ce type film sont les personnages et l'histoire, et là on est gâté. Plus ou moins.

Une sirène dans la bourgeoisie

Dans le rôle de Miranda la sirène, on a Glynis Johns, une actrice qui n'a pas eu une carrière si touffue que ça mais dont son fait d'arme célèbre était l'une des suffragette de Mary Poppins. Elle incarne bien la sirène ingénue, innocente dans un monde d'homme et qui doit malgré elle cacher sa vraie nature, et séduisant les hommes à tour de bras. Cependant, elle est tellement innocente qu'elle n'est jamais présentée dans un mauvais jour. Cependant, elle finira par se rendre compte qu'elle fait plus de mal que de bien (très tardivement mais bon) ce qui en fait un bon personnage dans le ton du film.

Le Dr Paul Martin (Griffith Jones) est le pêcheur qui l'a découverte. D'abord figure paternelle et protectrice, il est tombé sur son charme et doit cacher la vraie nature de Miranda. Il est une figure d'autorité dans le même style des hommes de l'époques. Il aura une romance avec elle qui devra à sa femme.

En parlant de sa femme Clare Martin (Googie Withers qui est la femme de John McCallum , on va y revenir) est une femme aimante, mais amicale et prévenante avec Miranda. Elle n'est pas jalouse de tout le film mais soupçonne quand même que quelques choses ne tourne pas rond. C'est un peu la douce figure maternelle de Miranda, plutôt que sa rivale. Par contre, comment elle fait pour être surprise que Miranda ne porte pas de culotte ? On va y revenir sur ce point.

L'infirmière Carey (Margaret Rutherford, l'une des interprètes de Miss Marple) est une femme excentrique qui est mise dans la confidence de la vraie nature de Miranda. Elle est la figure de la grand-mère mais je trouve dommage qu'elle n'a pas plus d'impact sur les événements. Elle demeure fun mais oubliable.

Nigel (John Mc Callum) est l'un des prétendants tombés sur le charme de Miranda. C'est un artiste promis à Isobel (Sonia Holm) a aussi une romance au point d'en devenir un peu fou et qui se disputera avec Isobel

Pareil pour Charles (David Tomlinson, alias Mr Banks dans Mary Poppins dont c'est le premier rôle) qui joue le rôle du chauffeur complexé par ses oreilles décollées et qui est lui aussi tombé sous son charme au grand dam de Betty (Yvonne Owen)

Oui il y a plusieurs hommes qui tombe sous le charme de Miranda

Une histoire à difficile suspension consentie d'incrédulité

L'histoire est simple : Le Dr Martin lors de sa pêche s'est fait enlevé par Miranda la sirène, et pour se libérer lui promet de lui faire visiter Londres si elle le libère. On suit donc la vie de Miranda dans un monde qu'elle connaît pas où elle se fait passer pour une handicapée. Si l'histoire est simple et sans grands enjeux, le ton de la comédie diminue l'impact romantique de l'aspect femme incrustée et semeuse de zizanie. En effet, on ne peut pas la détester et les personnages sont tous aussi prévenants. Il y a bien des femmes qui deviennent jalouses mais il n'y a pas de confrontation directe ou tout reste bon enfant. L'autre problème du film est le faite que Miranda est toujours présentée dans les bras d'un homme alors que dès le début du film, on voit qu'elle possède un fauteuil roulant. D'où cette question : comment se fait-il qu'aucun homme n'ait senti les écailles de sa queue à travers la robe, ni que ses jambes sont étranges ? Bien sûr il y a quelques situations où elle se comporte en sirène (elle mange du poisson crue, chante ou dort dans la salle de bain et qu'à plusieurs moments , les personnes remarquent qu'elle sent le poisson, du moins au début) mais pas grand chose de vraiment bouleversant. Tout est fait pour que cela tourne à une comédie légère et non à un drame tel un Tramway Nommé Désir. Cela rend l'histoire sympathique mais en rien vraiment dramatique où menant à une situation incongrue. Cela dit la fin est touchante et bien vue et c'était la seule fin possible. Bref, une histoire sympa mais qui ne va pas plus loin.

Un petit film à succès

Bref, ce film est sympathique pour une comédie romantique et dans le ton de ce qu'il faisait à l'époque. Il a même eu le même succès que Mr Peabody and The Mermaid au Royaume - Unis. Un film à la trame similaire mais au déroulement assez différent. C'est déjà pas mal.