Depuis plusieurs années, j'ai vécu une amère désillusion envers un genre que j'affectionnais énormément durant mes années juvéniles. Le cliché de l'ado boutonneux qui aime se faire peur devant des vilains fantômes ou des psychopathes tout pas beaux qui font couler le sang des pauvres victimes qui auront le malheur de passer devant eux. Mais la réalité cinématographique rattrape cette réalité fantasmée nous renvoyant au triste malheur d'une scène rachitique de qualité. Pour une raison qui m'est inconnue (mais je suppute le nom original du titre), je me suis penché sur le cas de Mischief Night et je me suis dit "Au pire une daube de plus ou de moins pour ce que ça change...". Et sans surprise, je ressortais de là avec l'impression de ne pas seulement avoir perdu mon temps mais que l'on se soit éperdument foutu de ma gueule.
On démarre donc sur une première partie risible au possible avec la Marie couche-toi-là et son amant qui se feront malmener par nos psycho. Deux quidams que nous ne verrons plus mais il fallait bien ça pour poser une ambiance qui ne sera, vous vous en doutez, jamais terrifiante, ni perverse, ni subversive et ni oppressante. On se situe bien loin du très sympathique "Seule dans la Nuit" mettant en vedette l'hypnotique Audrey Hepburn. Et nous revoilà pour le scénario principal qui pourrait tenir sur un timbre-poste. Une ado aveugle à la suite d'un douloureux traumatisme cliché, un père ayant des aptitudes de puceau pour se trouver une nouvelle femme, une grande maison isolée et elle est faite. Dans notre incommensurable naïveté, on pourrait se dire que le réalisateur va tout miser sur une ambiance poisseuse, un sentiment de danger permanent, du suspense, la survie de cette ado assez chiante sauvée par des cachettes disséminées ça et là. Bref, on voulait assister à l'abandon intégral de notre Emily dans la nuit noire d'Halloween ne pouvant compter sur personne.
Pas de chance, il y aura sa tante, son petit copain et son père qui se succéderont tour à tour donc toute menace et tension résultant de sa condition de fille fragile tombe à plat. Pour l'ambiance, pas de soucis car elle est tout ce qu'il y a de plus fade et chiante. Malgré la faible durée, on trouve le temps un peu (beaucoup, très) long... Dans ce marasme inhérent aux slashers de bas-étage, nous aurions pu espérer être impressionné par les serial-killer. Manque de pot, ils sont aussi réfléchis et charismatiques que des trognons de pomme et leur dérangement mental ne se résume qu'à poursuivre timidement notre héroïne aveugle. On aura ça et là du sang qui coulera mais en quantité toutefois famélique. Et sans surprise, le casting est totalement à la ramasse, du même niveau que nos petits détraqués dont les intentions se résument au fait que c'est la nuit d'Halloween. Waaah super ! Quelle révélation !
Finalement, c'est trop de texte pour démontrer que Mischief Night est une bouse à fuir à tout prix, une de plus, même pour les aficionados du genre.