Misery
7.5
Misery

Film de Rob Reiner (1990)

Alors quoi, t'as écris que ça marchait... Et en plus ça marche !

L'eau chaude, le téléphone, le fil à couper le beurre, l'USS Enterprise, le feu, les voitures... Il existent des centaines et des centaines d'inventions parfois saugrenues, parfois délirantes, mais utiles et susceptible d'apporter un plus à la société. Chaque année des dizaines et des dizaines d'inventions voient le jour. Alors qu'est ce qu'à été foutre l'inventeur de la VF bordel de merde !!!
Bon, je sais, elle peut être utile, mais merdeuuuuh !!!
Et si je ne peux pas taper sur l'inventeur de la VF, je taperai sur l'abrutis qui m'a fournis ce film en VF.... Merde, c'est moi... Ahhh, si je pouvais me taper !! Lol

En tout cas, il me tarde d'avoir le DVD entre les mains afin de savourer ce film dans sa VO. En attendant, je me baserai sur la VF (qui, soyons honnête, est quand même très bonne) pour faire ma critique.

J'ai mis plusieurs semaines avant de regarder le film, tiraillée entre deux émotions. D'une part, l'envie de voir cette oeuvre si connu et reconnu, et d'autre part, la trouille de me retrouver face à un film qui me fasse cauchemarder.

Mais voilà, j'ai sauté le pas et Misery fait partit des films que je suis heureuse de m'être forcée à regarder.

Ce huis clôt entre Paul Sheldon et sa démoniaque (mais néanmoins plus fervente) admiratrice est absolument merveilleux, et le duo est d'une efficacité sans faille.
La tension monte peu à peu, à mesure que le vrai visage d'Annie voit le jour. De l'aimable infirmière à la psychotique sans merci, la métamorphose se fait progressivement et l'on découvre, en même temps que l'écrivain, la réelle personnalité de cette femme a priori normale.

Son personnage d'ailleurs, n'est pas caricatural et c'est ce qui est appréciable. Nous avons une femme esseulée semblant s'être réfugiée dans un cocon isolée et dans les romans de son auteur favoris. Au départ, rien d'anormal. Combien de fans se tiennent au courant des petites manies de leurs stars préférées, collectionnent leurs oeuvres et rêvent de les voir ?
Puis face aux contrariétés, progressivement, elle perd le contrôle. Ses petites sautes d'humeur bizarres mais semblant sans importance sont les signes révélateurs de la psychotique se cachant sous les traits de l'aimable infirmière.
Tantôt lucide, elle se perd au fil du temps dans un monde imaginaire qui ne tolère aucune imperfection (quoi qu'elle s'y soit perdu depuis longtemps, vraisemblablement avant la mort de son mari). L'auteur qu'elle chéri ne doit pas mal s'exprimer. Il doit également écrire l'oeuvre dont elle rêve. Puis l'auteur qu'elle héberge doit devenir l'homme idéal. Et dès lors qu'une contrariété apparaît, ses délires mégalomaniaques interviennent pour sauvegarder sa petite vie et la guider.
À la foi victime de sa maladie et bourreau, le personnage d'Annie est très bien interprété par une K. Bates, nous inspirant tour à tour pitié, inquiétude, compassion et terreur.

James Caan quant à lui, nous livre un Paul Sheldon auquel on s'identifie facilement. Auteur rêvant de perspectives nouvelles, d'une oeuvre réellement littéraire, il se retrouve sans défenses aux mains de sa gardienne. Ni lâche ni héroïque, il se bat avec ses faibles moyens pour s'en sortir, tentant souvent le tout pour le tout pour s'échapper de cet enfer. Baratin, techniques de base, séduction, réflexion, l'auteur tente tout ce qui est en son pouvoir à mesure que le film avance, nous offrant des scènes de tension vraiment sympathiques, notamment lors de ses excursions dans la maison en l'absence d'Annie.

Le personnage du Sheriff quant à lui, apporte une certaine légèreté permettant de souffler de temps en temps, et d'espérer une aide extérieur pour notre pauvre victime. Sous ses airs un peu pèquenauds, il n'en est pas moins réfléchit et perspicace, ce qui donne une réelle perspective d'un Happy End.

Pour ce qui est du reste, tout ou presque est parfait. La mise en scène nous plonge dans l'univers détraqué conçu par Annie et même si les scènes d'extérieurs nous libèrent momentanément de la prison de Sheldon, la chambre de la maison, prise comme décor principal, nous offre une sensation d'oppression qui ajoite au malaise ambiant.
Certaines prises de vue sont d'ailleurs excellentes, notamment lors des tentatives d'évasion de Paul (mon dieu que cette poignet de porte semble inatteignable ! Et la porte de la cuisine ! Et je ne vous parle pas des gros plans grandioses et des contre plongées angoissantes à souhait !)

La musique n'est pas en reste non plus et accompagne les scènes de manière discrète mais efficace, soulignant les moments de doute et d'angoisse avec brio.

Au final donc, un thriller vraiment efficace, bien tourné et bien joué (bon, le jeu corporel des acteurs et le doublage français au moins lol) qu'il me tarde de revoir en VO, et qui donne vraiment envie d'attaquer le livre de Stephen King.

Créée

le 14 déc. 2014

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Gaby Aisthé

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