You don't have to make us feel safe, because you've made us feel brave.

N’ayant jamais étant un fan absolu de Burton, sauf éventuellement pour son époque Batman (pour d’évidentes raisons subjectives), je ne fais pas vraiment partie des déçus du réalisateur de ces dernières années. Du coup, c’est avec un regard neutre que je suis allé voir Miss Peregrine, en me demandant à quoi pouvait bien ressembler les X-men version burtonienne (oui, c’est une adaptation, mais le lien est assez évident).


Le résultat est un film bien timide. Globalement, il est correct et même sympa, se payant le luxe d’aborder le voyage temporel sans vraiment tomber dans des écarts. Certes, il y a son lot d'incohérences et bla-bla-bla, mais vu que ce détail n’est pas le fond de l’histoire mais un des éléments, ça fonctionne plutôt bien. Mais après, l’histoire peine à me convaincre. On renoue un peu avec les thèmes qui tiennent à coeur à Burton sur l’enfance et notre vision de la réalité, mais le ton et la forme se rapprocheront de ce qu’avait été Dark Shadow (on retrouve aussi un peu de Big Fish).


C’est vraiment très lisse, l’histoire passe presque trop de temps à introduire son univers pour aussitôt passer au dénouement final, sans réelle péripétie (une ou deux qui, étrangement, s’avéreront les meilleures scènes du film). Comme pour les films X-men, on se retrouve avec une pléthore de personnage dont on ne sait pas trop quoi faire. Du coup, même si tous auront leur rôle, la plupart seront au choix invisible sinon complètement inutiles. On ne réussira pas vraiment à s’y attacher. Le final sera de nouveau très classique et peu original, même si ça sera sans doute la partie la plus teintée d’humour et d’esprit burtonien, avec un peu de WTF (sans spoiler : la réaction de la foule sur la promenade).


Le casting sera une des meilleures surprises. Outre Eva Green et Samuel L. Jackson qui ont visiblement pris grand plaisir à jouer leurs personnages, quitte à surjouer et verser dans le cliché un peu nanardesque, et seront dont les meilleurs du lot ; on peut noter les présences très sympa de Terrence Stamp et Judi Dench. L’immense majorité des enfants étant de jeunes acteurs novice, ils s’en sortent plutôt bien et certains seraient même à suivre.


Ella Purnell s'inscrit dans la longue lignée des personnages féminin burtonien un peu mystérieux (et blondes), et s’en sort pas trop trop mal. En revanche, la grande surprise pour moi a été du côté d’Asa Butterfield. Jusqu'à présent, il m’avait laissé extrêmement froid dans ses différents rôles, mais là il propose un jeu plutôt intéressant et prouve qu'il a bien grandi.


Techniquement, le film est correct sans être fantastique. On notera que la plupart des effets spéciaux sont des effets pratiques, ce qui contrebalancera avec la plupart des décors en CGI, rendant certaines incrustations un peu moche. Le design des créatures est dans le plus pur style burtonien et, mise à part quelques fulgurances, seront l'unique preuve que c’est bien un de ses films (d’où le côté timide que j’évoquais plus tôt). La mise en scène est plutôt classique mais efficace.


Pour la musique, on se sépare ici du légendaire Danny Elfman pour un duo proposant une BO assez discrète bien que sympa. On aura quelques thèmes chouettes, mais la musique ne réussira à nous transcender qu'à une ou deux reprises. On sens néanmoins la volonté de rester dans le ton et l'univers du réalisateur.


Bref, Miss Peregrine n’est pas la résurrection annoncée de Burton, car pour ma part il n’en avait pas vraiment besoin. Le film reste dans la lignée de ces derniers, bien qu’on note une envie de revenir à ses thèmes de prédilection. Je laisserai les fans juger, pour ma part j’ai passé un moment sympa.

vive_le_ciné
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le 3 oct. 2016

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