Bon, je préfère annoncer la couleur d'entrée, Tim Burton et moi, c'est plutôt une grande histoire d'amour... Ce qui entraîne autant d'admiration que de critique de ma part. Soit.
Revenons à notre film. D'un point de vue personnel, la rencontre entre des enfants "particuliers" et le cinéaste de Burbank est cohérente, dans le sens où lui même s'est assez longtemps (et sûrement encore un peu maintenant) considéré comme un peu à l'écart des autres. Du point de vue de l'histoire, l'univers mi-sombre, mi-fantastique semble adapté aux standards de Tim Burton, qui a su très habillement au long de sa carrière jongler entre les deux.
Qu'en est-il au terme du visionnage ? L'impression générale laissée au terme du générique est positive. Sans se positionner dans le top du top de ses films, force est de constater que ce qui nous est proposé permet de renouer avec ce qui est appréciable dans l'univers burtonien. Les personnages sont travaillés et amènent à chaque nouveau détail une profondeur au récit. Ce dernier n'est pas linéaire, le scénario étant à la fois progressif et surprenant. La dualité entre mondes "classique" et ''particulier" est bien exploitée, sans être caricaturale. Chaque monde se nourrit de l'autre, tout en laissant planer certaines zones d'ombres qui questionnent sur les intentions de certains personnages... Néanmoins, ce qui aurait dû donner une seconde partie de film plus détaillée, avec l'introduction entre autres du personnage joué par Samuel L. Jackson, est un peu rapide et aurait mérité d'être plus fournie. Le rythme s'accélère à partir de ce moment, et passe sur certains éléments trop brièvement. Pour autant, le plaisir de visionnage n'est pas dégradé.
Certaines performances d'acteurs sont à souligner, notamment du côté d'Asa Butterfield, très crédible dans son personnage et d'Eva Green, charismatique dans le rôle de Miss Peregrine. Les enfants "particuliers" ne sont pas en reste, tous très bien gérés à l'aise dans leur rôle. Tim Burton réussit finalement, après quelques films plus hésitants, à revenir à des recettes qui lui ont permis de signer ses réalisations les plus abouties.