Lobbyiste politique réputée, Liz Sloane quitte sa boite quand on lui demande de faire pression pour casser une loi qui doit bientôt être votée sur la régulation des armes à feu aux Etats-Unis. Par conviction et fanatisme du combat victorieux, elle s’engage au contraire dans un groupe lobbyiste rival pour convaincre 60 sénateurs de la faire passer.
Pluies d’attaques ignobles, professionnelles et personnelles, corruption de magistrats, banquiers, politiques, elle devra anticiper, parer, cogner d’autant plus dur et vicieusement ses adversaires dans la soupe guerrière et nauséabonde des professions les plus hideuses du monde. Contrainte à devenir elle-même une machine froide, despotique, illégale parfois, insomniaque, toxicomane, obsessionnelle, jusque dans ses rares moments d’intimité fonctionnelle, Jessica Chastain incarne un formidable monstre bureaucratique redoutable de lucidité, d’intelligence, aux stratégies et maitrise aussi abjects que celles de son monde, ne s’en distinguant que par ses desseins et le sacrifice d’elle-même, forcément engendré par une foi authentique.
Ce film reste de la bonne aventure, rocambolesque et même James Bondesque sur la fin. Hélas la gestuelle perpétuellement agitée et la cascade de dialogues speedés et ininterrompus à la manière d’une partie de ping-pong verbale sous amphétamines entrecoupée de grosses vannes lourdingues pendant 2H10 devient vite fatiguante. L’agitation chronique verrouille aussi la profondeur psychologique et sentimentale du film, et la juste valeur par les néophytes des admirables tactiques et notions politico-financières.