Robert Rodriguez se vante souvent de pouvoir faire des films pour très peu cher et de manière artisanale. Sauf qu’au lieu de faire des choses intimistes, il est dans l’expérimentation visuelle.
Il était évident qu’il allait tenter d’autres formes de cinématographies. Il tenta en 2003 de sortir le 3e épisode de sa saga Spy Kids en trois dimensions (la primitive, celle avec les lunettes bleues et rouges). Il se trouve que techniquement, c’était plutôt réussi dans les cinémas, avec cependant un peu trop de gimmicks visuels appuyés (Juni qui met ses lunettes, intimant le public d’en faire de même, c’est un peu abusé). Il est alors dommage qu’il l’ait fait dans le pire volet de sa saga, voire même un des plus mauvais films de sa filmographie, qui compte quand même quelques catastrophes industrielles (Roadracers, Desperado 2). Car, en effet, Spy Kids 3D est un film d’une nullité crasse. De par sa production design, absolument scandaleuse, moche et risible, de par ses acteurs, venus pour cachetonner quelques minutes avant de repartir avec un petit chèque (même Alexa Vega est à peine présente. Seul Sylvester Stallone s’en donne à cœur joie), de par sa musique, à peine digne d’un Monoprix de Creuse. Les scènes d’action font tellement fond vert que cela en devient pénible à regarder, comme si le mauvais goût du premier opus avait fini par gagner du terrain sur les décors un peu plus enchanteurs du deuxième volet.
Spy Kids 3D est un film lamentable qui ne mérite que le déni d’existence par un réalisateur qui n’aurait pas dû tenter quelque chose qu’il ne maîtrise pas, le total fond vert.