Mission: Impossible 2 par Pascoul Relléguic

MI 2 annonce la couleur dès son intro avec le sourire gueule de con autosatisfait de Tom Cruise qui fait du regard caméra frontal. Une jouissance d'être lui-même qui ne va pas le quitter du film, déclinaison américaine d'eurospy dopée à la thunasse qui semble penser que cette avalanche de fric la rendra moins idiote que ses prédécesseurs des 60's. C'est peine perdue, tant le script coche les cases du cliché (le méchant qui expose doctement son plan, les codes couleurs rouge et vert pour le virus et le vaccin, la voix synthétique de l'ordinateur du labo qui décrit les événements en direct comme dans une base secrète de... James Bond, ah bin c'est cohérent, en fait). Dommage qu'il n'explique jamais le fonctionnement de contamination de cette super grippe d'allure fièvre hémorragique, ça nique la tension dramatique.

J'aime bien également comment le perso de Tom est politico-correctement marketté "protecteur de la vie des sbires" alors qu'il provoque sans sourciller traumas crâniens, accidents de voiture et explosions de bidons incendiaires. Malheureusement pour lui et pour nous, le style John Woo se marie assez mal avec le gaillard, tant dans les gunfights à deux flingues que dans la très nulle séquence de bagarre pseudo-kicker. Bon, OK, j'ai explosé de rire lors de la course-poursuite à moto qui a de vrais relents de Torque, entre le ski en chaussures et la confrontation à la dégonfle.

Allez, ne soyons pas trop vachards : une fois ces limites acceptées dont le film semble parfois se moquer un peu, MI 2 reste divertissant. Et la Hunt girl est mignonne, avec une Thandiwe Newton qui tente d'exister alors qu'elle n'est qu'un love/sex interest (immédiat) et dont on nous dit qu'en tant que femme, elle est naturellement formée à coucher avec un homme et à lui mentir. Un autre hommage du film à la beauferie de ses aïeux ?