Qu'est ce que la patte de lapin ?

Le risque n’est pas qu’une simple notion dans la saga Mission Impossible, c’est carrément l’élément fondamental pour garantir le succès de cette franchise mettant en avant le combatif Ethan Hunt dans des missions à haute risque. C’est ce que les cinéphiles ont sans doute compris après avoir visionné deux films exploitant à merveille le genre espionnage et que Tom Cruise, producteur exécutif de la franchise, doit s’appuyer de ça pour ne pas décevoir ces derniers. Celui-ci avait un large choix de réalisateurs compétents pour construire un troisième épisode encore plus haletant que les deux premiers.

Au lieu de choisir un cinéaste expert en la matière, il désigne J. J. Abrams, réalisateur de la série mythique d’Alias et débutant de réalisation de productions. Étonnant choix mais une fois de plus, Tom Cruise a une nouvelle fois fait preuve de bon sens puisque cette troisième mission s’est résultée d'un succès gratifiant à sa sortie sur les grands écrans. Un gros risque mais un risque qui en valait la peine d’être pris. Et bien entendu, on a tous remarqué que la réussite de cette saga est assurée par un détail crucial, son personnage principal, Ethan Hunt, l’agent qui fonce toujours tête baissée. 

Le scénario a sans doute été rédigé dans cette optique en nous faisant dévoiler une nouvelle personnalité du héros le rendant plus humain, dans une aventure dans laquelle un redoutable trafiquant de drogue kidnappe sa tendre femme et occis une des ses anciennes élèves. C’est qu’il peut nous faire rappeler le scénario du deuxième film puisqu'Ethan devait stopper un de ses anciens élèves qui était devenu son ennemi juré. Sauf que ce détail est bien plus révélateur dans ce troisième opus car on fait réagir Ethan Hunt d’une manière personnelle sans qu’il exécute son travail professionnellement.

Et rien de cela ne serait si Tom Cruise n'avait pas campé pas son personnage fétiche, il est incontestablement évident que ce dernier est irremplaçable pour interpréter l’espion le plus intrépide du cinéma. Et de plus, il ne pouvait plus reculer après ce que les deux précédents réalisateurs (Brian Del Palma et John Woo) l’ont motivé à faire dans les précédentes missions. Tom Cruise est maintenant condamné à jouer son personnage en tant que cascadeur et non pas seulement autant qu’acteur. Mais ça, je pense qu’il a dû le comprendre, ça se voit très bien quand on voit ce qu'il fait pour nous impressionner.

Comme toujours, celui-ci est être aidé par une équipe prête à intervenir en cas de problème. Une équipe composée d'acteurs qui font le job tels que Maggie Q, Jonathan Rhys-Meyers et l’invulnérable Ving Rhames, toujours aux côtés de Tom Cruise pour le seconder dans ses péripéties. Là où le film marque un tournant dans l’histoire de Mission Impossible, c’est avec son méchant interprété par un brillant Philip Seymour Hoffman à contre-emploi, un acteur qui ne manque pas de tout de charisme et de profondeur pour représenter un être indésirable et qui n’a que faire de la souffrance de ses victimes pour atteindre ses objectifs.

Le casting est complété par un Laurence Fishburne faisant le minimum syndical et une Michelle Monaghan jouant un simple rôle de femme pas très glorifiant pour sa carrière d’actrice. Quand je parle du risque, c’est que je n’ai pas encore fini de vous en parler. La première chose qui m’a interprété dans ce long-métrage, c’est son début nous faisant assister à une scène qui va se produire au milieu du film. Pour tout vous dire, je n’ai jamais apprécié cette étape-là, je n’ai jamais vu l’intérêt de cette pratique fainéante pour prolonger inutilement la durée d’un film. Mais dans ce troisième opus de Mission Impossible, tout est différent.

Voir Tom Cruise péter un câble, attaché solidement à un siège et face au méchant braquant une arme sur la tempe de sa dulcinée est une scène hyper motivante pour au moins visionner le film jusqu’à cette scène. Un très bon début, très bien tourné par un J. J. Abrams qui a su exploiter ses talents artistiques pour nous livrer un épisode riche en scènes d’action extrêmes, explosives et presque inoubliables, rien qu’avec la traversée d'hélicoptères en plein milieu d’un champ d’éoliennes ou l'attaque du drone volant dans les environs d'un pont, Mission Impossible 3 se différencie largement de ses prédécesseurs.

Et Ethan Hunt est très bien suivi par une caméra qui ne lâche pas, que ce soit dans ces moments de bonheur ou lorsqu'il fait son job, et de très près la majorité du temps. Et qu’est qu’on peut encore retenir de lui ? Ses cascades, aussi magiquement bien exécutées que celles des autres épisodes, surtout la série d’acrobaties aériennes ou routières dans les rues de la ville d'Hong Kong, avec un éparpillement d’effets visuels renforçant intensivement ces scènes. Bref, ce troisième Mission Impossible est une réussite gratifiante, un vrai film d’action exemplaire, sans oublier le fait d’avoir inclus la bande son démentielle du film. 8/10

J’ai une bombe dans la tête. Si tu ne me tues pas, je vais mourir.